Gonflée, la  » brasserie  » du Bristol !

Petit passage à la nouvelle brasserie du Bristol, et dans la foulée une chronique pour le Figaro Quotidien, ce samedi…

 Temps de lecture : 3mn 44 

Bristol

C’est sans doute l’une des ouvertures les plus attendues de la rentrée : la « brasserie » du Bristol, alias le 114 Faubourg, cornaqué par Eric Frechon, le chef trois étoiles du palace parisien.

Autant dire que tout le monde afflue histoire de voir de quoi il en retourne. Ces mêmes personnes reviendront-elles ? C’est la question sur laquelle les responsables ont du travaillé des mois et des mois. Pour cela, ils ont retenu la recette du jour : le rétro modernisme. Tout le monde s’y agrippe : les chaînes de télévision, les lessiviers. Qu’est ce ? Reprendre les veilles recettes du passé, de préférence proche, et remonter la mayonnaise : Evelyne Thomas, AC/DC, Michel Rocard. Et maintenant, le 114 Faubourg.

A la carte, la modernité des années 90, style Spoon d’Alain Ducasse, dont on s’est inspiré du nappage (glissé dans les fentes de la table), du croisement des sauces et des cuissons actionnées par le client (classique/du monde ; vapeur/plancha/grillé). Il n’y a que les prix qui sont actuels : 38 euros le poulet des landes, 20 euros les desserts, 35 euros le mesclun aux cèpes crus…Même à la table voisine, deux octogénaires encadrant une ravissante nièce extrait d’un orient extrême buttent sur le prix du risotto (et le font savoir !). Même s’il est accompagné de courgettes et basilic, 28 euros, c’est tout de même béton. Pas grave, la nièce est enchantée. Pourquoi rider un visage aussi radieux.

Secrètement, les deux lascars portant beau doivent respirer, car leur hirondelle aurait pu glisser son délicieux index sur la ligne inférieure où caracolait un autre risotto à 60 euros. Il est vrai que la truffe hors saison atteint des prix fous. Après tout, mettre la barre très haute question prix est un style, et surtout une clientèle. Faut-il encore que l’assiette suive.

L’œuf mayo King Crabe proposé en entrée (32 euros, ça va, vous êtes toujours là ?!) était sincèrement quelconque, peu généreux, discrètement parfumé à la truffe mais sans ressort, statique sans ce panache snob qu’on peut trouver ailleurs (style la Société des Costes), un peu école hôtelière.

En revanche, le poulet rôti était impeccable, délicieux, les pommes grenaillaient avec plaisir. Finalement, les choses les plus simples restes les plus savoureuses à l’instar d’une entrecôte de bœuf (48 euros, là, l’émail des dents sautent). Desserts convenables avec un millefeuille serré à souhait mais franchement bons. Service adorable avec la démultipliée traditionnelle des grands hôtels, où le système de la pyramide inversée (plus on monte, plus c’est sérieux, plus on descend-on grande, plus c’est gentil).

Décor parisien de brasserie de décorateur (vrac appliqué des attributs du genre : banquettes, grand escalier, iconographie florale…). On trouvera ces lignes un peu rêches dans la critique , mais accordez tout de même à cette chronique, une vertu : celle de vous avoir fait économiser les 243 euros de ce dîner pour deux. Nouvelle TVA (la grande farce de la rentrée) incluse.

114 Faubourg, Hôtel le Bristol, 114 rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris (01.53.43.44.44).  Map

LE BRISTROL EN VIDEO

RESTAURANTS PARIS 8e

(Photo F Simon)

  • Jean-Philippe
    21 septembre 2009 at 20 h 55 min

    Allez, assez rigolé, une véritable adresse, à Saumur, tenue par un ancien de Roellinger, « l’Alchimiste »(6 rue de Lorraine) avec un menu revu toutes les deux semaines, entrée, plat et dessert pour, devinez.. 16,50 euros!
    Avec un excellent Saumur du Chateau de Villeneuve à moins de 20 euros, on pourrait dîner à 13 pour l’addition de cette « brasserie », mais il parait que ça porte malheur.

  • Gould
    21 septembre 2009 at 21 h 39 min

    Ouh la la c’est Nicolas qui va pas être content :-))

  • BalthazarB
    22 septembre 2009 at 8 h 44 min

    Comme le fait finement remarquer un lecteur du blog de F.R. Gaudry, on peut pour le même prix se payer le menu déjeuner du « gastro » du Bristol… La Chateldon à 12 €, c’est quand même sévère. Pour moins cher, j’avais droit cet été à un menu ouvrier, avec entrée, plat, plateau de fromages (et des bons, Auvergne oblige), dessert et la bouteille de canon sur la table. Le tout débordant de générosité et de gentillesse, et un public au top. Y’a pas photo.

  • so
    22 septembre 2009 at 8 h 56 min

    Ma première lecture ce matin… poêlante.

  • JusMurmurandi
    22 septembre 2009 at 15 h 41 min

    Ce restaurant vous a décidément bien fâché; la grammaire a sauté, comme l’émail des dents, mais au singulier….A bientôt et merci pour ce style plein de punch qui nous rafraîchit les méninges.

  • françois Simon
    22 septembre 2009 at 15 h 53 min

    ouh la, bien vu !!!
    rectifié illico
    merci infiniment

  • lulu
    24 septembre 2009 at 20 h 18 min

    Vous avez parfaitement raison sur la baisse de la TVA! A quand un état des lieux pour nous parler de ceux qui ont joué le jeu. Il y en a quelques uns quand même!

  • tapioka
    28 septembre 2009 at 22 h 14 min

    ne soyez pas déçu une petite adresse sympa pour vous remonter le moral à tous !!!
    PARNASSE 138 dans le 14ème un bistrot déluré sympa familial service sans chichi de bon produits dans les assiettes et des prix qui donnent envie de revenir…
    seul bémol serviette en papier mais bon avec des petits prix 10€ le midi c top!!!

  • AO
    9 novembre 2009 at 13 h 31 min

    Je confirme: la brasserie du Bristol est à éviter. J’ai trouvé l’endroit laid, kitsch voire bling-bling.
    Le nourriture est correcte mais sans plus.
    Quant aux tarifs, ils sont tout simplement obscènes….