Wepler, on est même capable d’y retourner !

Wepler

Petite promenade dans le nord de Paris et là, envie de fruits de mer. J'aime bien Wepler pour ses climats. Mais pour les fruits de mer, entre nous, je préfère Garnier et notamment son bar à huîtres. Quand il fait froid, avec un muscadet glacé, c'est plus que bon…

En attendant, un Haché menu pour le Figarsocope

Le monde des brasseries nous arrachera toujours une infinie mansuétude. Pourquoi ? Sans doute parce qu’un jour de notre vie, on les a trouvées sur notre chemin. Les restaurants étaient pleins, nous avions le moral dans les chaussettes, et au bout de la nuit, il y avait cette station service allumée, ses néons, ses distributeurs de barres chocolatées. Les brasseries, c’est Paris le soir, lorsque les volets se ferment, une réserve , des tribus se réfugient dans le bruit, le carrelage, sur la moleskine des banquettes. Celles-ci sont interminables comme les cartes, inépuisables, jouant dans tous les recoins de notre imaginaire alimentaire. Et puis, il y a les plateaux de fruits de mer, exercice de la nourriture en solitaire où le client prend possession de la barre. Il s’active, écume d’impatience, épile les tourteaux, décortiquent les crevettes…Seul souci aujourd’hui, les brasseries sont souvent à la ramasse, le charme semble s’être rompu. Mais la vie continue, on y va par habitude, on oublie que la dernière fois, ce n’était pas formidable…Quel bonheur d’être oublieux. Qui sait…

Le plateau de fruits de mer. Lorsqu’il arrive, c’est toujours un grand moment. D’autant qu’ici, ce soir, il est spectaculairement lent à venir. Une bonne demi-heure ! en attendant, on vide la corbeille de main, on fait des boulettes et tourmente la bouteille de vin blanc. Quelle délivrance lorsqu’il se pointe au bout de l’allée. Hélas, c’est pour la table voisine. Autant dire que lorsqu’il arrive enfin, on en sucerait les glaçons. Une fois les esprits retrouvés, on réalise que le plateau est tranquille dans son exercice, pas flambant frais, juste pénard. Les langoustines sont un peu sèches même si elles jouent les danseuses avec les pinces plantées dans les fesses. Les huîtres, elles au moins tiennent le flambeau (elle font tout le boulot) alors les bulots sont un peu vieillots et les crevettes presqu’impraticable, heureusement qu’il y a le tourteau pour s’énerver, se faire les dents et saliver d’impatience.

Dessert. La meringue glacée est glacée, mais la meringue est quasiment en poudre.

Le service. Royalement à côté de la plaque, en retard sur tout avec comme pompon, un denier verre commandé à la fin du plateau de fruits de mer et arrivant …Après l’addition (où, bien entendu,   il figure).

MAIS ENCORE…

Est ce cher ? Avec trois enfants, un plateau et un brave dessert, c’est cher, et même très cher : 184,30 euros

Reviendra t on ? Le pire c’est qu’on en est capable. Arrgh…

Wepler, 14, place de Clichy, 75018 Paris (01.45.22.53.24). Map

 

  • radicchio
    2 décembre 2009 at 18 h 43 min

    I totally agree with you mr Simon.
    Le Wepler est prétentieux, le service comme trop souvent dans les établissement parisiens: pas aimable.

  • BalthazarB
    3 décembre 2009 at 9 h 10 min

    J’y suis justement allé il y a quelques semaines, un dimanche au déjeuner, ambiance grosse affluence. Le problème majeur, c’est qu’il leur manque deux personnes au service et la même chose en cuisine. Le service est débordé, les clients s’impatientent, le ton monte. Pour le reste, c’est très moyen, sauf la douloureuse, spectaculaire.

  • line
    3 décembre 2009 at 16 h 52 min

    Je pense qu’à ce prix là il vaut mieux faire un aller-retour à Prat ar Coum.
    Merci pour votre blog, toujours appétissant sans jamais être abêtissant.

  • ArthurM
    5 décembre 2009 at 21 h 19 min

    Mon cher François Simon, si vous venez jusque dans le nord de Paris près de la place de Clichy pour déguster des fruits de mer, il faut absolument aller au Sterne rue la Condamine!
    Un endroit exotique, étonnant qu’on ne voit pas depuis la rue : il faut franchir un porche et monter à l’étage d’une poissonnerie. Là s’ouvre un décor rocambelesque, une grande salle de dimension « provinciale » (c’est qu’on perd l’habitude de la place à Paris, ou bien elle se paye cher dans les brasserie), grande mezzanine au décor mélangeant sans scrupule la péniche Thalassa aux ambiances caribéennes. Euh oui ça a l’air bizarre comme ça, mais ça l’est…
    On y sert des fruits de mer, QUE des fruits de mer, pas pour tous les goûts donc, mais alors ils sont d’une fraîcheur exquise, servi avec passion et nombre explications sur leur saison et leur provenance. Bref, je ne sais pas pourquoi ce restaurant reste aussi confidentiel, mais quelque part, tant mieux!