A Vonnas : l’art du Blanc-manger

Blanc_2 Il y a quelque chose d’unique et de profondément touchant à Vonnas, c’est de marcher dans la journée dans ce village. Georges Blanc y a bâti son empire. Il y a là son grand restaurant, son hôtel, un bistrot, une auberge, un spa, une boutique. Les cieux sont bleus, parfois de petites meringues s’y promènent, puis disparaissent. Au déjeuner, l’auberge bourdonne à souhait. C’est ici que l’on vient se payer la bonne affaire du pays : un menu à 22 euros dans une ambiance rustique reconstituée chez les antiquaires.
Service dévoué, rutilant même. On a l’impression de voir évoluer l’équipe réserve d’un grand club. Le menu est une affaire, mais on voit trop les coutures du rapport coût-produit : une soupe avec un cromesqui de volaille, un parmentier de volaille bon mais juste, un dessert honnête. Ce qui est formidable ici, c’est que l’on voit au beau milieu du repas comme une apparition, Georges Blanc lui-même. On s’essaie à la surprise décontractée. Il n’y a pas à dire, cela fait un grand effet. Le reste du repas lui est souvent consacré : « Comme il est simple ! »

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Georges Blanc 01540 Vonnas – Tel : +33 (0)4 74 50 90 90

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  • emmanuelle
    1 avril 2008 at 19 h 21 min

    c’est tellement vrai mais en même temps ça fait un peu mal au coeur de lire ça. C’est tellement vrai qu’on y voit « trop les coutures du rapport coût produit », c’est tellement vrai que la cuisine en face de l’étoilé n’atteint plus les étoiles. Mais il fut un temps (et je ne suis pas centenaire) où l’assiette de l’auberge de Vonnas était généreuse, on y voyait le reflet de la mère blanc apparaître dans celui de la crème du poulet, les gaetaux de foie de volaille étaient meilleurs qu’à la maison, les crêpes parmentier une gâterie dont on se régalait alors qu’on n’avait déjà plus faim, la crème était à l’époque épaisse sur les fromages blancs, les grenouilles les meilleures de la région et les escargots les meilleurs qu’on ait jamais mangé. En face, la cuisson de l’omble chevalier parfaite, le meli melo printanier aux citrons confits exquis, la soupe sauvage glacée au sot-l’y-laisse, onctueuse, une caresse des muqueuses et les menus gratuits à la sortie. Maintenant c’est devenu disneyland, et ça se ressent dans l’assiette. C’est toute mon enfance qui s’en va dans votre papier. Comme dit la chanson, il ne faut jamais revenir au temps caché des souvenirs du temps béni de son enfance.

  • lelyonnaisgastro
    1 avril 2008 at 20 h 06 min

    Cher François,
    Qu’il est agréable de vous imaginer arpenter les tables de notre douce région…malheureusement vos pas vous ont conduit en un lieu que nous vous aurions probablement recommandé de ne retenir qu’en second choix !
    Georges est un peu comme Paul, davantage préoccupé par sa collection de guides rouges (dans une vitrine pour lui…et tels une colonne de soutien pour le Connétable de Collonges) que par ses assiettes.
    Et il est vrai que la table étoilée vonnassienne somnole profondément (l’ancienne auberge remplissant naturellement son rôle de rentière…il me reviens a l’esprit une entree composee de deux (sic) gambas et facturée autour de 20 euros !). Alors certe le mythique poulet façon mère blanc a été remplacé par le poulet G7 (ah !la belle assiette dont la présentation evoque les lourds repas dominicaux familiaux), de subtiles mais discrètes touches sont apportées aux cartes annuelles (au fait depuis combien de temps la chartreuse d’asperges – même proposée hors saison grace aux maraichers espagnols -est-elle inscrite sur l’une des cartes – de visite dédicacée – de cette maison?). Lors de mon dernier passage – mais la situation a peut etre evolue – le menu d’Alexandre – source potentielle d’innovation – avait meme ete absorbé par la carte de Papa !
    Bref, sauvons le magnifique hôtel et son SPA de cette avalanche de critiques négatives et – Bibendum es-tu là – adoptons un jugement réaliste sur la table. L’argenterie ne fait pas tout.
    A bientot.
    P.S: Je tiens a votre disposition mes coups de coeurs régionaux.
    Bien à vous.

  • Tiuscha
    2 avril 2008 at 8 h 15 min

    Ouf, les commentaires sont plus tristes presque que la critique elle même !

  • Robert-Gilles Martineau (ロベル。ジル)
    3 avril 2008 at 2 h 54 min

    Cher Monsieur Simon!
    Bonjour!
    J’ai enfin trouve votre blog grace a cet affreux ami, Christophe (je rigole!).
    Votre titre « L’Art du Blanc Manger » me rappelle une trouvaille:
    Un chef sushi a Shizuoka a imagine un blanc-manger avec du « sake kasu » (« residus » obtenu apres la pression du sake juste fermente) avec du « wasabizuke » et un peu de « creme au sake kasu » au dessus.
    Un delice!
    Je vous enverrai la photo si elle vous interesse!
    Au plaisir de vous lire,
    Robert-Gilles