Vagenende, les fantômes ont la peau dure

Il n'y a pas longtemps, je suis allé pour le Figaroscope jetter un oeil sur la nouvelle version de la brasserie Vagenende. Relevé des copies…

   Brasserie VAGENENDE 

On l'aurait presque oubliée, la brasserie Vagenende, sur le boulevard Saint Germain. Comme si elle épousait la rythmique de l'axe, comme si elle accusait un afaissement, une respiration avant que ne débute Odéon et ses deltas engorgés. A vrai dire, on aimait bien cette planque invraisemblable, avec sa terrasse tassée, son élégance de gare. S'y agglutinaient les touristes laissant le reste de la salle à la remorque. Et quelle remorque ! Décor invraisemblable classé aux Monuments historiques, art nouveau en cavalcade et retours, lustres, tentures, salons, banquettes et recoins. C'était un havre de paix délivrant des nourritures d’une banalité réjouissante. Et puis zou, les propriétaires ont du se lasser de cette ingratitude tiédasse. Ils ont fait tendance avec un bleu céladon, une terrasse ailée, gracieuse et légère. Pas évidente cette arythmie, mais la copie est rendue. La cuisine a paraît il, changé. L'occasion rêvée de retourner dans cette sacrée adresse.

   Brasserie VAGENENDE 2

Carpaccio de bœuf, salade et frites. Malgré un tout début de service, l'ensemble est flapi, la salade trempée, les frites molles et grasses. Le café liégeois semblait dater du chantier, malgré une chantilly solide, la glace sucraillait à mort. Pour tout dire, j'y suis retourné tant la désillusion me semblait inconfortable, injuste. En commandant un pavé de bœuf au poivre à 29€, je m’attendais à une tuerie joliment violente. Las, le pavé était maigrichon, disgracieux, trop cuit. Les frites fidèles à elles mêmes, la salade désespérément tassée dans un ramequin, facturé honteusement à 5 euros !

MAIS ENCORE…

le service. Assez poilant dans sa composition, se chamaillait gentiment en début de service ("qui a pris mon plateau?!"), puis déposant son répertoire, saluant en anglais touristique. Mais sympa et bienveillant.
La clientèle. Pas mal d'habitués, des voisins en chaussons venant directement à leurs places, des touristes ne pigeant que couic a cette pâtisserie artistique ; des couples aux regards mélancoliques.

Est ce cher ? Qu'importe le prix à la limite, mais à ce niveau, il faut assurer. Ce n'était pas le cas. Exagéré, comme pas mal de brasseries proposant des prix de restaurants.

Est ce bon ? Non, ce n'est pas terrible.

BRASSERIE VAGENENDE 3
Et alors ? La magie d'une brasserie fort heureusement lui échappe et c'est ce qui nous les rend si touchantes. Climats parisiens, rencontres et histoires se mêlant. Il y aurait sans doute plus d'ambiance (et de monde) dans ce superbe décor encore glacé, si l'assiette rigolait.

Faut il y aller ? Si vous aimez le civet de fantômes, oui. Sinon, non.

Vagenende, 142, boulevard Saint Germain, 75008 Paris. Tèl. : 01.43.26.68.18. Ouvert tous les jours. Métro Odéon.

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  • sophie
    22 septembre 2011 at 9 h 22 min

    Ouah, ça saigne là ;=)

  • Rafi
    22 septembre 2011 at 9 h 43 min

    Ah les bons restos über touristiques, on s’y sent mal. C’est un peu comme aller voir Spiderman 2 à l’UGC Georges 5 et de s’étonner que le cinéma d’auteur disparaît 🙂

  • mogo
    22 septembre 2011 at 17 h 30 min

    J’ai testé, vraiment pas bon…

  • Mélanie
    23 septembre 2011 at 16 h 14 min

    J’ai testé il y a deux semaines, et j’ai été très surprise de lire cette critique que je trouve vraiment trop dure.
    Pour ma part j’ai passé un agréable moment et un excellent dîner (nous étions 3). J’ai pu apprecier un super millefeuilles avocat/crabe en entrée et des quennelles de brochet vraiment exceptionnelles en plat.
    Je suis une adepte des quenelles et je dois dire que j’y retournerais avec grand plaisir car je n’en ai pas mangé de si bonnes depuis ma tendre enfance!
    Mes amis avaient également l’air comblés avec leurs Foie gras de canard maison, gros escargots de bourgogne et entrecôte d’argentine!!
    Bref pour résumer, A TESTER !!

  • Horomaniac
    3 octobre 2011 at 16 h 47 min

    Cela fait 20 ans que je considère que cet endroit devrait fermer… J’espère que le vieux maitre d’hôtel de 1991 est parti avec l’ancien décor ! Je crois qu’on est là dans le registre des restos qui pensent être arrivés alors qu’ils sont complètement largués. Seule leur localisation les sauve en leur permettant de happer quelques touristes déboussolés.