Avec Ryoko Sekiguchi, nous avons eu la chance d’être invités dans l’émission la Bouche Pleine, d’Alain Kruger, sur France Culture. L’occasion de parler de notre livre Cuisine française/chefs japonais…
le 21 / 01 / 2015
Avec Ryoko Sekiguchi, nous avons eu la chance d’être invités dans l’émission la Bouche Pleine, d’Alain Kruger, sur France Culture. L’occasion de parler de notre livre Cuisine française/chefs japonais…
jluc
22 janvier 2015 at 13 h 54 mincher monsieur simon
sans rien retirer au plaisir partagé de la conversation quand-même vaguement mondaine, il semblait que ce rendez-vous laissait sur sa faim (facilité de langage qu’on aurait tort de se refuser)
sans forfanterie, vous qui avez tant voyagé, qui témoignez de vos expériences avec tant de sensibilité, qui prenez le temps de vous imprégnez de toute la complexité de la culture japonaise, ne nous avez finalement que peu éclairés sur les raisons d’une tendance lourde de la cuisine, celle qu’alain kruger ouvrait à la discussion, « le magnifique malentendu franco japonais »
bizarrement, vous sembliez animé d’un tout autre appétit, celui de régler son compte à un profil de chef que vous avez circonscris à l’hexagone, celui du chef auteur, qui déborde volontiers de son assiette pour se répandre tout autant dans sa salle que dans ses assiettes quintessentielles
il est à peu près accepté que c’est paul bocuse, un chef dont semble-t-il vous respectez sinon le parcours au moins le restaurant, qui le premier revendiqua son « coming out culinaire » c’est-à-dire sa sortie de la cuisine
il existe il est vrai pour ces belles maisons (l’adjectif vaut ce qu’il vaut mais renvoie assez bien à ces restaurants cossus qui accueillent une clientèle prête à lâcher quelque billets verts pour dîner) un vrai paradoxe : des personnes en vue du monde des arts, de la culture, du sport, de la politique se régalent (la plupart du temps) de la cuisine du « chef », et il faudrait que celui-ci disparaisse bien humblement derrière son tablier souillé de travail, reste dans sa cuisine
accessoirement, certains chefs parmi les plus courus, peu il est vrai, renâclent à se prêter à ce jeu de parade et de relation sociale, ce qui pourrait bien indiquer qu’il y va autant de la personnalité du chef que de son pays d’origine
vous-même auteur, éveillez au moins la surprise et peut-être même l’incompréhension quand vous interdisez aux chefs qui décident d’y accéder un statut revendiqué dans tant de disciplines – on se refuse à imaginer que soudainement vous interdisiez à paul bocuse, par exemple, ce que vous louez chez, par exemple encore, keith richards
merci en revanche à ryoko pour sa délicatesse et son accent létal, et à alain kruger pour avoir pris le temps de signaler sur son antenne l’existence d’une gourmandise qui participe au perpétuel bouillonnement de la cuisine
bien cordialement
jluc