Tiens, j’ai essayé le restaurant d’entreprise de Natixis…. Relevé des copies.

IMG_5883Restaurant d’entreprise, le chagrin et la pitié

L’univers du repas est en fait un monde de continents. ils flottent les uns à côté des autres sans parfois même se connaître.Prenez les restaurants d’entreprises bien souvent monopolisés par par de puissants groupes, actifs et délivrants à prix miraculeux des repas surréalistes. Et ce même dans les groupes les plus puissants de notre pays, à l’instar de  Natixis, quai d’Austerlitz. Alors qu’on pourrait penser que cette maison pourrait faire un carton en image de marque avec son restaurant, c’est une étrange copie qui est rendue chaque midi. Ne parlons pas de la cantine de base où l’on fait la queue style hypermarché un samedi après midi, mais du côté gastronomique. On annonce ce midi un filet de turbot au beurre blanc à 9,02€ et une caille rôtie aux zestes d’orange à 4,75€. On fait glisser son plateau et un chef jovial et bien luné appose une pétale de cerfeuil, une pincée de champignons. Voila donc la caille posant sur son lit de sauce uniforme. Elle ne bouge pas. Est visiblement morte, les yeux levés au ciel. A ses cotés, un véritable tumulus de petits pois décongelés, admirablement bosselés restituant une saveur inattendue: le goût de boite. C’est roboratif limite sieste garantie, mais dans le bec d’une indigence royale. On a peur alors de tendre une passerelle en regardant les habitués de cette brasserie « gastronomique »: certainement des pointures en bouffe, pinaillant ailleurs à juste titre, ne lâchant rien passer sur un dossier, des hauts salaires, des malins, des je- sais- tout, bref des Franzosen. Parqués dans une zone de non plaisir, se zyeutant entres collègues, ils délivrent un sentiment étrange à l’instar de ce dessert sans identité gélifié dans son linceul. Du coup, on repart retrouver des goûts normaux à la BPCE, tout à coté (45 centimes, le café) avec toujours l’assemblé des cols blancs et des ventres gris qui surveillent nos crédits, nos découverts, nos projets à venir…

Meilleur emplacement: le long des baies vitrées

Dommage: le triste simulacre de la table. Si vous cherchez un restaurant d’entreprise, il va falloir se lever tôt. A la limite, Google dans le 8eme arrondissement et celui du Figaro, qui a eu la bonne idée d’héberger Cojean.

A emporter. rien, si ce n’est prendre ses jambes à son cou et se mitonner des petits bentos persos.

IMG_5885Natixis, 47 quai d’Austerlitz. Pas de réservations. Ni de voiturier.

Décibels: 90db, c’est l’heure de la récré.

Mercure: 20°c aux normes, montant vers les 22°c au rush de 13h.

L’addition. Pour atteindre les deux chiffres, il faut y mettre du sien: salade de poulet au bacon 94 centimes, une part de camembert 63 centimes, la verrine 1,04€.

Minimum syndical: la caille direct et sa demi livre de petit pois.

Verdict: Houla la la, mon Dieu !IMG_5886

  • marie
    26 mai 2016 at 17 h 42 min

    Moi je profite de mes tickets Resto qui me laissent libre de choisir ma gamelle en plein Paris . Merci patron .
    Mais quand on travaille au milieu de ´rien ´ c.est mieux d.avoir une cantine d.entreprise à moindre coût . Toujours un plaisir de vous lire

  • ronan
    2 juin 2016 at 19 h 42 min

    Vous êtes un peu dur François ! Je connais bien l’adresse et franchement ce n’est pas si mal pour un restaurant d’entreprise. Bon, j’imagine que cela n’a rien à voir avec Google…Merci en tout cas pour votre blog, toujours inspirant.

  • Pascal
    4 juin 2016 at 11 h 41 min

    C’est vrai, quand on a une cantine d’entreprise, dans certains quartiers, on est très content, même si on râle.
    Au début, les avis partagés, entre ceux qui la trouvent formidable (ce sont ceux qui trouvent toujours tour formidable), et ceux qui d’emblée trouvent çà dégueulasse (ce sont ceux qui trouvent toujours tout nul et qui mangent finalement beaucoup mieux à la cantine que chez eux). Et puis il y a les autres, dont l’attitude varie selon les jours et selon l’humeur. Soit la cantine est un havre de réconfort dans un monde professionnel subi et hostile, soit la cantine n’est qu’un des aspects de l’entreprise que l’on déteste. Quoiqu’il en soit, vu qu’on ne vient pas travailler pour son plaisir, les sentiments ne peuvent jamais être objectifs.
    Constatation amusante : à chaque changement de gérant, tout le monde est content. L’attrait de la nouveauté ? Un effort pour se faire accepter ? Puis il semble à tous que la qualité baisse en même temps que les prix augmentent.
    Quant à Cojean, c’est juste une cantine pour personnes qui ont plus d’argent que d’appétit. Le pot d’herbe à chat à 10 €, c’est scandaleux, et si çà ne risque pas de vous peser sur l’estomac, çà vous fait courir le risque de passer votre après-midi à grignoter.