Sot l’y laisse, le bien nommé

Sot l'y laisse

On pourrait effectivement abandonner ce petit bistrot le long de cette rue pentue du onzième arrondissement. Et l’on serait bien sot. Car ici, dans un tumulte gourmand et serré se délivrent des plats décomplexé tenus fermement par Eiji Dohara, élève scrupuleux de l’esprit Bocuse (Tokyo). Ce garçon d’un Orient extrême s’est délibérément lancé dans un culte sans nom pour la gastronomie française. D’où parfois des plats joliment gaulés avec sauces profondes et détours de mousseline. Il y a bien entendu les sots l’y laisse traités avec des poireaux gentiment brûlés. Pour ceux et celles que cette appellation rendrait perplexes, il s’agit de deux parties aussi grandes qu’une cuillère à soupe logées à droite et à gauche sous la carcasse du poulet . Les Anglais ont un autre mot pour cette chair si fine: oyster, l’huître, ce qui est petitement mais bien vu. Ici dans ce bistroquet aux vitres embuées, l’ardoise du jour jongle entre la ventrêche de thon albacore, le filet de bar de ligne et sa salade de blé, le riz de veau poêlé au chou et sauce à la truffe noire… Les plats sont cravachés, enlevés et se laissent volontiers épaulés par une solide armée de flacons. Ces derniers ci sont alignés sur une table et des étagères. Service allègre et motivé. Comptez de 24€ à 50€.

70, rue Alexandre Dumas, 75011 Paris. Tel. : 01-40-09-79-20.Fermé dimanche ainsi que samedi et lundi midi.

  • marie lacoste
    12 février 2015 at 19 h 18 min

    Quelle drôle d’idée d’aller manger
    Un sot l’y laisse au restaurant
    Le sot l’y laisse ma vieille ça s’achete pas
    Ca se pince avec les doigts bien gras
    Ca se chipe
    Ca se mange en étant bien sûr
    Que ceux qui n’en auront pas
    Le voient