Rome. Moro, juste sur le côté

DSC01652Grand classique du tourisme occidental, bien souvent les bonnes adresses se planquent. Elles se dérobent. Prenez Rome. Vers la fontaine de Trevi, alors que le flot de touristes se coagule le long des axes, se laissent attirer par les terrasses aux menus multilingues, il suffit de prendre très légèrement un contrepied, une ruelle étroite, la fraîcheur de l’ombre protégée par le fronts haut perchés des immeubles.

DSC01593C’est ici que se tient, une « antica trattoria ». Depuis 1929, précise en lettres couchées le menu. Aux murs, des lithographies, des photos noir et blanc, des fausses unes de gazette trompetant qu’Elisabeth Taylor a quitté Richard Burton pour… Moro… Le lieu n’a sans doute pas changé dans ses boiseries, ses salles déhanchées, cet éclairage jauni.

L’accueil appartient à ce que nous connaissons dans ce genre d’institution. On vous toise gentiment, histoire de savoir dans quelle boite à chaussures on va vous glisser. Dans ces cas là, il faut savoir résister. Si vous allez trop au fond, réclamez avec une ferme courtoisie que vous seriez aussi bien là. Qu’à cela ne tienne, vous voilà entre autochtones à fourchetter de superbes spaghettis al Moro, à savoir aux petits lardons. On ne sait même pas si c’est exquis, on devine juste que l’on se trouve dans la note. Sentiment si doux qu’un sabayon aux fruits rouges clôturera à merveille ce moment de haute civilisation.                                                                       On évitera bien entendu la terrasse donnant sur la rue et le bouillonnement de la foule.

DSC01651Al Moro, Vicolo  delle Bollette, 13. Tel. : 06-67-83-495. Comptez 40€.