Pendant les vacances, j’ai effectué deux petits sauts de puce: Rodez et le Croisic. A chaque fois, je me suis arrangé à ne pas me laisser pièger par le déjeuner. Les sandwiches du train sont finalement vertueux dans leur démarche de gueux: ils punissent ceux qui ont l’idée de se sustenter dans le train. Du reste, de plus en plus, je vois des voyageurs exhiber non sans fierté leur propre trophée fait à la maison. Parfois même des salades. Et en plus, ce n’est pas raté. J’ai même vu deux couples campagnards trinquer au vin blanc ! Mais ça c’est en seconde classe que ça se passe. Normal. La vie, c’est un peu ici avec son joyeux bazar. La première reste toujours aussi barbante, engoncée : il ne s’y passe pas grand chose pour tout dire. Si vous saviez parfois la joie explosive des TER en profonde campagne à l’heure de sortie des lycées. C’est à crouler de rire.
Cette fois ci, je me suis arrangé à passer chez Julien, rue saint Honoré pour décrocher une jolie baguette tradition. Je la demande toujours très cuite, histoire d’avoir un croquant resplendissant. J’y ai glissé du jambon de parme et de l’avocat bien moelleux. J’ai poivré au moulin, ajouté une larme d’huile d’olive avant d’enfourner le tout dans un sac de papier (et non filmé, car le pain se ramollit) . Si vous saviez le plaisir sans nom à croquer dedans, et ce, comble suprême : en lisant l’Equipe (page des transferts). Là je tiens mon nirvana de poche.