Il suffit parfois de louper le dernier train pour se retrouver nez à nez avec une ville. Au pied de son mur. Sans brosse à dents, ni chemise propre. Nous sommes samedi soir, bientôt 21 heures, dans le quartier de la gare de Rennes. À l’hôtel Kyriad, la réceptionniste réfléchit, perplexe. « Tout au plus, lâche-t-elle, un bistrot, au bout de l’avenue. Cela s’appelle Le Galopin.
En cuisine, on sent un chef (Sébastien Guihard) en surchauffe. Les plats lui ressemblent, et c’en est presque une surprise. On aurait pu s’attendre à des plats convenus, filant doux. Non, ils cravachent eux aussi, remontent le courant, et atterrissent, plus que corrects : sole à la plancha, filet de bar grillé, magret de canard à la pulpe d’ananas…
Du déjà-vu, certes, du déjà mangé assurément, mais les assiettes arrivent pugnaces et décidées. Du coup, on monte dans ce train guilleret. On se prend au jeu du restaurant. C’est un peu comme une croisière tentant de dissoudre son immense ennui, sa neurasthénie citadine. La sole à la plancha a de la tenue, le bourgogne blanc, du nerf. Que demander de plus ?
21, Avenue Jean Janvier, 35000 Rennes Tél.:
Jacques Perrin
23 juin 2008 at 21 h 54 minQuel Bourgogne blanc, François Simon ? Comme si vous écriviez la purée de choux-fleur au caviar a de l’allant, le cortège de jeunes filles croisées sur la digue du toupet et de l’impertinence : pas de tautologie, de l’individualisation !