Prolongations 6/6. Marseille, pour le meilleur

...et pour le pire

Marseille, la baie des coquins

Récemment pour M le supplément du Monde, j’ai pu me rendre à cette adresse, voici un petit résumé de mes impressions…

 

L’accueil au téléphone n’est pas des plus plaisant, un peu rêche, pas franchement gentil. Les appréciations sur les réseaux sociaux n’y vont pas par quatre chemins (« nasse à pigeons », « beau mais désagréable » , « attrape touristes »). Régulièrement des anecdotes témoignent de la propension un peu cavalière de l’endroit à pousser à la consommation. Parfois, ce n’est pas plus mal d’être au parfum et d’arriver  ainsi cuirassé. D’autant que la petite promenade dans les rochers entre les parkings et ce restaurant de crique vous met  dans un appétit de chien. A l’arrivée, un coquin en chapeau vous toise un brin détestable, vous jauge, impose son aplomb, vous refile une table de deuxième rideau. Avant d’arriver avec son plateau de poissons pousse au vice et presque d’imposer le plus gros, masquant les plus spécimens plus abordables (attention, ça peut dévisser dans les 320€ pour deux). Pas grave, car les serveurs sont  prévenants et compréhensifs. Il faut dire aussi que notre vis-à-vis de ce jour portait un t-shirt de l’OM (le club de foot local, pardon mondial), et l’accent afférent. Le rapport de force était placé et le coquin recadré. Suffisait alors de se pencher sur cette énigme magnifique. Pourquoi diable se colleter de la sorte, la beauté rend-t-elle marteau? La réponse  est dans le paysage. Oui, il est magnifique. Les calanques sont splendides, inouïes dans leur fraîcheur, l’assaut des roches et de l’azur fumant. Il y a de quoi être ivre de fierté et un brin perché. Quelle ville au monde peut servir pareil chaud-froid, aussi exaltant, stimulant? On imagine ici que la terre entière est envieuse. Les tablées semblent prospères, et même en maillots de bains, le laissent supposer (grosses patates au poignet, bijouteries variées). Juste à coté huit loustics bien barraqués semblent dans une sorte de séminaire de travail. Fronts sérieux, mentons volontaires. Tendons l’oreille: « Lorsqu’elle m’a dit, je suis mariée, explique l’un d’entre eux, j’ai tout de suite compris que j’avais ma chance ». L’assemblée opine gravement du bonnet. Devant eux de magnifiques plats- bombardiers débordants de pâtes sauce tomate, de langoustes, de cigales de mer; des flacons embués. Et le service bouillonnant de ferveur madrée.

Séjourner. A Marseille, le légendaire Sofitel Vieux Port,  36 Boulevard Charles Livon. Tèl.: 04-91-15-59-00. A partir de 200 euros.

Venir. Nombreux TGV desservant Marseille depuis Paris (3h15) puis taxi jusqu’à la Baie des Singes (comptez alors de 20 à 45 minutes).

Dommage. Limite détestable et arnaque, mais bon…

La Baie des Singes, Cap Croisette, Marseille. Tél.: 04-91-73-68-87.

Décibels: plaisant babil estival

Mercure: selon les variations saisonnières.

L’addition. Houla, ça part vite en vrille si vous n’êtes pas expressément debout sur les freins: 70 par personne.

Minimum syndical: linguine aux palourdes, 26€, logiquement on vous fait la tronche gratis.

Verdict: et puis quoi encore ?! Non, non, non ! Au huitième degré, cela dit, extra !