Suave, mode d’emploi
Les restaurants ont parfois cet étrange balancement entre leur réputation et la réalité. Allez savoir comment le pendule oscille ? Attend-t-on parfois trop d’eux ? On les voudrait pas chers, disponibles, souriant comme un jour d’été. D’autres fois, ils sont dans leur jus comme ce beau jour de début d’été.
Il n’y avait pas grand monde et la patronne avait l’amabilité commerciale. Ajoutez à cela, la quiétude d’un carrefour paisible, un peu à l’écart, et cela donne un déjeuner radieux. Le pho était presque exubérant dans ses herbes et son bouillon savoureux, consistant et roboratif. La salade de bœuf au basilic et citron vert incisive et efficace.
Certes, l’addition a de la rondeur lorsqu’on sort des formules (comptez alors 30€ par personne), mais la cuisine vietnamienne (qui reste à Paris en devenir) n’a aucune raison de rester enfermée dans son ghetto tiers mondiste à prix en anciens francs. Décor au kitsch assumé, clientèle de quartier sillonnant savamment entre bo bun, poisson à la citronnelle, vapeurs et nems.
Suave, 20, rue de la Providence, 75013 Paris. Tel. : 01-45-89-99-27. Fermé le dimanche.
François
25 juin 2015 at 10 h 36 minJ’ai testé il y a quelques temps cette adresse. Si les goûts en effet n’étaient pas mauvais, loin de là, c’est même plutôt bon, ce n’était pas non plus la meilleure cuisine vietnamienne dont on peut disposer sur Paris. Le rapport quantité-prix est par contre mauvais. Vos photos mettent bien en valeur les plats, mais n’arrivent pas totalement à masquer le fait que votre salade de boeuf-basilic n’a que trois voire quatre cuillères à soupe en quantité. J’avais testé les crabes mous (un délice qu’on trouve peu en dehors des congélateurs de chez Tang pour le faire à la maison), c’est pareil : deux petits crabes mous dans l’assiette. La petite assiette de bouillon de pho est plutôt grasse par rapport à bien d’autres du quartier (mon pho préféré et montré par plein d’amis vietnamiens différents a malheureusement mis la clé sous la porte il y a cinq ans maintenant, et je peine à en retrouver un aux saveurs aussi nettes et bien dosées, bien dégraissé et sans trop de glutamate). Là encore en portion relativement congrue. Son avantage : être servi avec du citron vert et non avec du citron jaune comme tous les restaurants numérotés ou non servant ce plat le font désormais. Il est possible de trouver excellence, prix modérés et pas forcément dans le « ghetto » que vous décrivez en effet. J’étais ressorti affamé de ce restaurant Suave après avoir commandé huit plats pour deux personnes (j’en avais eu pour 45 euros par personne hors boissons), contrairement à d’autres grands restaurants de cuisine français pas spécialement réputés pour les quantités servies, soit le prix que je paie quand j’invite pour une table de quatre ou cinq personnes dans les autres restaurants du 13e. Je continue en ce moment mes tests de véritables cuisine chinoise (plutôt que vietnamienne) à Paris, et je vous garantis qu’on trouve excellent, traditionnel, en dehors du 13e, et correctement décoré (parfois kitsch) pour un prix modéré (20€ et moins par personne en partageant les plats comme là-bas).
gerard poirot
8 juillet 2015 at 11 h 01 minquelles sont donc les bonnes adresses que vous recommandez après les avoir testées ??
Gilles
25 juin 2015 at 14 h 25 minJ’habite le quartier depuis plus de 10 ans et autant Suave est pas mal, c’est tout de même cher et les plats peu copieux.
Suave c’est un peu le vietnamien pour Bobos de la Butte aux Cailles.
Si vous n’avez pas peur de franchir l’avenue d’Italie, autant aller manger chez Lao Douang Chan ou chez Dong Tam. Les plats y sont plus généreux, aussi bons, et surtout moins cher.
dcklrnt
30 juin 2015 at 22 h 41 minA première vue, « le grain de riz » sis rue Godefroy de Cavaignac dans le 11e a toute les raisons « de rester enfermé dans son ghetto tiers mondiste à prix en anciens francs ». Sauf que son Phö, son Bo Bün et ses autres classiques vietnamiens sont d’une fraîcheur et d’un goût qui méritent qu’on s’y attable. De l’aveu même de sa propriétaire, les âmes passent et repassent dans l’indifférence générale, devant sa cantine qui ne ressemble à pas grand chose. Ou l’on voit alors le verre à moitié vide, en se disant qu’il y a une forme d’injustice devant ce manque de reconnaissance(s). Ou l’on voit le verre à moitié plein, en se félicitant d’être un chanceux « initié » soucieux de garder son adresse secrète. Sauf qu’elle ne l’est pas, il n’y a qu’à consulter le www pour trouver nombre de blogs recommendant l’endroit. Aussi profite-je de votre votre billet pour en faire la pub à une échelle un peu plus grande. Alors François, prêt à franchir le Rubicon ?
fleur2lotus
7 juillet 2015 at 2 h 34 min@DCKLRNT
Justement François Simon a déjà franchi le Rubicon, en mai dernier: avec une chronique plutôt sympathique:
http://www.simonsays.fr/38092/je-ne-sais-pas-pourquoi-mais-le-lundi-il-faut-que-je-deglingue-45/