Paris: l’Ourcine, toujours dans sa veine…

Paris, Ourcine, extérieur

Souvenez vous, la bistronomie ne savait pas  encore s'épeler, les bistrots surgissaient avec leurs menus cartes. Paris s'illuminait de talents épars ; ça scintillait sur les ardoises. Les onzième, douzième, quinzième arrondissements émergeaient de leur coma gastronomique. Depuis lors, la craie à coulé sur les ardoises. Des stars sont nées, le genre est dodu, réussi pour une clientèle ravi de sortir de l'embirlificotement bourgeois, les manières datées. Le bistrot est une réponse au temps, dans l'attente de la prochaine question : plus dé légèreté, de santé, d'omega 3 ? Qui sait. En attendant, retour sur le passé et visite d'une adresse emblématique, l'Ourcine. Nous l'avions visité, il y avait belle lurette. Il faisait chaud, le pente fut douce…

Ce soir. La salle est pleine d'appétits décidés. Visiblement, à l'étirement banal, les clients sont venus en découdre. Pas de table anodines, ça fourchette sec. A la table d'à coté, un balaise (fonctionnaire de police, semble t il) photographie les plats. Puis après avoir pixelisés tout le repas, s'attarde enfin à sa fiancée, une rousse enveloppée qui avant que le petit oiseau ne sorte,  fait la vague dans ses cheveux et devient lionne pour le Nikon. De l'autre côté, des universitaires anglos saxons parlent avec une précision de crayon aiguisé, tous leurs mots sortent du dictionnaire par la grande porte.

L'assiette. Elle a de la tenue, de l'allant. Comme un crétin, j'avais écouté les suggestions du jour (une rémoulade de bulots et granny-smith  anodine) pendant que mes camarades faisaient un sort à un pâté en croûte et des bonbons d'agneau. Ensuite, un pigeon parfaitement cuit, des saint jacques fermes et beurrées (avec endives braisées), un sanglier tabassé au fond d'une cocotte de service : à manger comme une cigogne, les couverts à la verticale, passons, cette manie désarmante de susciter des gestes gauches… Desserts plaisants et plutôt arrangeant : à l'instar d'un sablé breton au citron….

Paris, Ourcine saint jacques

MAIS ENCORE…
Le service. Affairé, surveillant de près une population tenace et insatiable.
Est ce cher ? J'entends d'ici les grincements sur tous les suppléments aménagés autour du menu carte à 34€ : de 6 à  16 euros en fonction des <coups de coeur> du jour, qui amènent l'addition dans d'autres eaux. Mais bon, il y a quantité, qualité et provenance, donc, camembert, ça passe.
Faut il y aller ? Si vous habitez rive gauche, yes.

L'Ourcine, 92, rue de Broca, 75013 Paris. Tel. : 01 47 07 13 65. Fermé dimanche et lundi. Métro les Gobelins.

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Paris, Ourcine, pigeon

  • Hipstagazine.com
    10 novembre 2011 at 9 h 36 min

    L’Ourcine, c’est si mignon ce petit patronyme !
    Dommage, il n’y en a pas dans ce bistronome.
    Appétits décidés, clients en découdre qui fourchettent sec, sauf le balèze (au régime) qui, faute de pouvoir manger, pixelise son repas et son lion de compagnie…
    En bref, l’Ourcine accepte les fauves, les balèzes et les bon coups de fourchettes, dans les assiettes uniquement !
    Moralité : il ne faut jamais se fier à la suggestion du jour, elle n’engage que ceux qui les écoutent…