Paris, le Poulpry: Mademoiselle est en promotion ?

Paris, maison polytechnicien

Pour le Figaroscope, petite promenade dans le Septième avec un arrêt paisible dans la maison des Polytechniciens…

 

 

Ce soir, comme d’habitude, le Septième est pris de sommeil. Dans l’appartement  situé face au restaurant, un couple confortable vient de terminer son dîner dans sa cuisine Poggenpohl. Il est 21h35, il est en polo et caleçon, elle itou, d’un même gris voguant entre anthracite et souris, tendance tank. Il grimpe à l’étage supérieur, leurs silhouettes glissent entre les lamelles métalliques. Peut-être jettent-ils un œil sur le restaurant de la maison des Polytechniciens ? Si oui, décernent-ils quelque tablées. À peine trois. Dont une avec des grands parents prenant en sandwich leur petite fille. Elle rougit. La conversation s’est arrêtée. La grande mère : <ça ne m’étonne pas, ils n’acceptent jamais les chèques, ils préfèrent le liquide>. Rassurez vous, pas de trafic de schnouffe dans cette belle salle à manger. On serait plutôt dans un entre soi cossu et bien repassé. Au téléphone, lorsque la réservation fut prise, il fut demandé à la voix féminine si elle appartenait à <une promotion>. Prenant la balle au rebonds, devant l’adorable serveur tendant les menus carte, je demande : <Vous pensez que mademoiselle est en promotion>. Vanne accablante s’il en est, mais lorsqu’on veut faire le malin, il n’est pas inutile de se tirer une balle dans le pied, l’effet est souvent inattendu. En effet, notre maître d’hôtel, nous reprend immédiatement les menus et nous dit avec un grand sourire : <Mais bien sûr, je vous apporte tout de suite les menus réservés aux promotions>. Dans ces cas-là, la probité qui naturellement habite cette rubrique, était un peu engourdie. Elle a pour consigne de ne jamais s’ébrouer trop vite. Lorsqu’une situation part de la sorte, il n’est pas nécessaire d’endiguer aux sacs de sable. Laissons venir.

Paris, Maison poly, terrine de faisan
Le menu promotion. Il est effectivement réservé aux élèves, ou ex-élèves des promotions. Ma voisine avait plutôt le front haut et une divine blancheur propre aux sérieuses. Le menu nous apparut dans sa nudité biblique facturée 30 euros. Dans l’assiette, le chef ne s’est pas défaussé pour autant : terrine de faisan et petit tumulus de salade,  canard aux navets puis un petit cheesecake, tout à fait honorable. Rien de fulgurant certes, mais une prestation en totale adéquation avec cette salle à manger si bien rangée.

MAIS ENCORE…

Le service. Adorable, discret et serviable.

Est ce bon ? C’est tout à fait correct. Sage et convenable.

Est ce cher ? Nous avons bénéficié du menu spécial réservé aux promotions suggéré sur quiproquo, cela m’étonnerait fort que ce petit jeu se renouvelle à moins que vous ne trouviez une relation X, si vous voyez ce que je veux dire…Sinon, comptez dans les 60 euros.

Faut-il y aller ? Dans ce cas, oui.

Restaurant Le Poulpry, 12, rue de Poitiers, 75007 Paris (01.49.54.74.54). Métro Solférino .

 

  • Mr Lung
    12 mai 2011 at 10 h 10 min

    C’est tout de même énervant ce genre d’ambiance de conspirateurs, ex-premiers de la classe, non ? De ma fenêtre, après chacune de leurs soirées, je les vois déambuler en uniforme, leur conquête du soir (?) en robe 14-18 au bras, titubant le long de la rue de Verneuil, parfois vomissant dans le caniveau… Le spring break du nerd…
    Tout cet amidon moral, ça ne vous a pas donné envie de danser un pogo sur la table ?