Paris. La Cave Paul Bert, la bonne donne

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La Cave du Paul Bert, fringuant !

L’appétit est un drôle d’oiseau. Il est fantasque. Il ne fonctionne pas comme une horloge. Parfois, il s’envole, voudrait rejoindre les dieux. Ne pas manger. Gagner les cieux. C’est pour cela que l’on croise dans la rue ces drôles de dîneurs qui effleurent les assiettes, boivent un verre, s’en repartent, restent en terrasse, grignotent. En fait, ils évitent les restaurants, leur scénographie et la confiscation du temps. Ils sont perçus comme des pièges assis et rythmés par le chef. Voila pourquoi éclosent à tour de manivelles, des petits points d’ancrages qui, mine de rien, captent ces appétits volages, capricieux et soudainement voraces. Ces caves à vins, à manger, comme celle du Paul Bert, récemment ouverte, sont de drôles d’ovnis avec des plats miniatures, des ardoises estompées pour surtout ne pas effrayer le client.Il n’y a ni serviette, ni vraiment de chaises, ni de tables. Parfois des tabourets, des comptoirs, des étagères larges comme une soucoupe.  Le gros avantage, c’est que l’on peut descendre de voiture comme on veut.  Pour un non, pour un oui. C’est une sorte de marelle assénant des assiettes nickels:  oeuf mayonnaise à la truffe (8€), tête de veau aïoli anchois; carpaccio de carrelet-leche del tigre-radis(8€); petit pigeon laqué miel et betterave (12€). vous voyez, les intitulés sont bigrement sioux, les assiettes promptes et bon marché. Le vin au verre est affuté; l’ambiance détendue, la convivialité souple. Finalement, on se fait très vite à ces nouvelles moeurs joliment tactiles où le client est redevenu roi. enfin.

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Meilleur emplacement. Tout dépend de la température. S’il fait bon dans l’entrée, sur le beau comptoir pour quatre, sinon vers le fond et les cuisines.

Dommage. Quelques tabourets pour le moment (là c’est le bonheur total), pas assez sans doute

A emporter. On peut acheter quelques bouteilles de vins, sinon dans la rue, il y a l’excellente cave de Mikael, Crus et Découvertes, au numéro 7.

Passage à l’acte

La Cave du Paul Bert, 18, rue Paul Bert, 75011 Paris. pas de réservation. Tous les jours de midi et à une heure du matin.

Température. 21°c, la cuisine est ouverte et de solides radiateurs font le reste.

Décibels. 88 db lorsque la salle en longueur est pleine (ce qui est vite fait) avec une bonne programmation musicale (ce soir là: John Lee Hooker).

L’addition: à discrétion, vers les 30€, voire 15-20€.

Minimum syndical: une assiette, un verre et zou !

Verdict: bien vu, on grimpe!IMG_4832