C’est toujours étrange de revenir dans un lieu où il manque quelqu’un. Et pas n’importe qui: Joel Robuchon. Il était là il y a peu, portant son regard implacable, son exigence en oriflamme, son rire gêné devant son immense empire. Et puis, il s’est envolé en plein été. Voici donc la marée se retirer, laisser les adresses à nue. Que reste -t-il donc ? le souvenir certes, mais aussi toujours la cuisine dans son élan, son hommage, sa résistance à la disparition. Cela nous vaut des repas vaillants, qui tiennent debout, portant comme à ses débuts. Balançant entre Japon et France, plutôt vers le premier, assistée par des sakés subtils ( éclairés par Kaoru Ida) , la cuisine semble ne pas avoir ressenti le séisme de l’été. Comme si elle était télécommandée de l’au-delà, poursuivait un contrat invisible. Service aux taquets, décor néo moderne, clientèle de fidèles.
Joël Robuchon-Dassaï, 184, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e.