Paris. Claude Colliot, une dispensable solitude

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Parfois, c’est à devenir chèvre. Fermier ou pasteurisé; en rondin, ou en triangle, qu’importe, c’est toujours un peu pareil. Qu’est ce donc ? il reste toujours incompréhensible que certaines tables plus que valables tricotent dans une quasi indifférence. On a beau se prendre le chou, pas de réponse. Pourtant Claude Colliot aurait de quoi faire hennir la chronique: il a cuisiné pour Sofia Coppola, Tarantino, Cotillard, Di Caprio, Canet, Katia et Marielle Labeque,… Avec ça, vous terminez sanctifié, porté en triomphe par des jeunes nymphes polyglottes. Non, Claude Colliot et son épouse Chantal, pianotent dans l’indifférence. Certes le quartier (le Marais) et ses Blancs Manteaux sont plus que volatiles et tournent casaque pour un oui, pour un non.Mais ce n’est pas un argument recevable. Prenons plutôt l’assiette. Il y a là le travail d’un autodidacte jouant les contrepieds, les arythmies avec une félicité communicative: les crevettes crues aux champignons Shiméji à l’huile d’argan et capucine soulevé une acidité tonique vous laisse tout de suite sur le flanc. C’est ingénu, vif, implacable.  La cabillaud avait ce même  entrain épaulé en cela par un chou pak choï (extrait du potager maison à Saint-Gondon-sur-Loire) dédoublé par une burrata lutinée au sésame ou alors un capuccino de pommes de terre adorablement vicieux: une crème fouettée allègre et en dessous, la purée féconde. Après cela, on se demande où l’on est. On serait même presque à rameuter les restaurants du coin, prendre les gens par le colbac, les rapatrier fissa là où la cuisine se trame. Que dire de plus, l’adresse hérite de la qualité de ses injustices, elle est calme. Mais sincèrement, elle gagnerait en vie, en tumulte gourmand, en réservations par rafales. Pour cela, la balle est dans votre camp. Je vous préviens, je passe vérifier dans une semaine !

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Table en vue. Dans l’entrée, c’est bien et depuis peu, le décor revitalisé par Patrick Bouchain aménage pas mal de recoins stratégiques.

Dommage. Une fréquentation plus régulière nous vaudrait plus de coussins sur les longues banquettes.

A emporter. Peut être bientôt, les légumes en provenance du potager maison. Cuvée maison en vue également.

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Passage à l’acte

Restaurant Claude Colliot, 40, rue des Blancs Manteaux, 75004 Paris. Tel.: 01-42- 71- 55- 45.

Fermé dimanche et lundi.

Décibels. 73db  à l’heure du déjeuner, calme bucolique.

Mercure: Un paisible 20°c.

Addition: 50 euros sans les vins.

Minimum syndical. Pas de menu mais une ardoise d’omelette de 9 à 25 euros, au déjeuner.

Verdict: go, go, go !