Paris. Beef Club, la gastronomie moutonnière

Paris, Beef club 2

Il y a comme cela des chimies. Une adresse éclôt et pif, le succès lui tombe dessus.

Paris, capitale des gogos, plus que toute autre, en connaît un rayon. Mais rassurez-vous, c'est partout pareil. Prenez des villes nobles et innocentes comme Florence (tu parles, pas plus cruelle), il y a là-bas une adresse qui marche du tonnerre de Dieu. C'est Lungarno 23, un peu excentrée de l'autre côté de l'Arno. Au menu: hamburger, steak and co… Fulvio Pierangelini, chef baladeur, génie tranquille et en semi-retrait se lamente avec cynisme: «Bah, le monde n'a jamais été aussi moutonnier. Il faut les voir en concert lever les bras lorsque le chanteur l'ordonne. Faire oh, faire ih.»

La gastronomie fonctionne parfois pareillement. Elle fait ih, oh, télévision, macrotendances et toute la gentille manip des communicateurs. Va donc pour Beef, puisque la viande serait à la mode. Comme le furent les tripes, l'eau gazeuse, les baies roses, le sancerre rouge, le beaujolais nouveau, les casquettes à l'envers. On continue? Non, réservons plutôt à cette adresse lancée par un produit également en vogue, le boucher Yves-Marie Le Bourdonnec, avec l'appui stratégique des boys de l'Expérimental Cocktail Club (IIe), Prescription etCurio Parlor

L'accueil. On pourrait s'attendre à la morgue traditionnelle des vernis, des nantis. Pas du tout, au téléphone, on prend son temps. Mieux, on essaie de s'arranger. C'est déstabilisant.  Dans le restaurant, même traitement. D'habitude le succès est livré avec  la cravache. Ici, patience et réelle gentillesse. C'est drôlement bien.

Le burger. Pour 23 euros, on est forcément  en embuscade. Que nenni, l'engin  a de la conversation. Mieux, il est volubile, engageant. Forcément contestataire (la viande est – mode itou – de race anglaise: galloway, longhorn, shorthorn). Sous le capot, il y a du monde avec bun maison au sésame, ceccina, poitrine croustillante, pickles, vieux cheddar et sauce whisky. On le boulotte avec l'énergie locale que diffuse l'habile programmation musicale.

Mais encore

La clientèle. La mode au moins possède  un avantage: libérer des escadrons de jolies filles, hélas serrées de près par des garçons en barbe de trois jours et regard noir de bergers neurasthéniques. Cela donne une fort jolie ambiance, décontractée, aiguisée. Des talons hauts, des tailles ceinturées, des ébouriffés tendus dans un décor idoine, balançant comme les solitaires d'une piste imaginaire: années 1960, murs briqués de blanc, banquettes, tabourets  hauts, bar à hanche, lumières conciliantes… Vous allez aimer.

Faut-il y aller? Oui (la bouche pleine).

Est-ce cher? Tarif prévisible: 128,50 € pour deux.

Beef Club,  58, rue Jean-Jacques-Rousseau, Ier. Tél.: 09 54 37 13 65.  Tlj sf dim. et lun.  Dîner seulement.


 

  • Mathilde
    1 juin 2012 at 10 h 42 min

    Quand on regarde la photo ça donne vraiment envie de le manger ^^
    Le jour où j’irai à Paris je pense que je ferais un petit tour par le Beef Club. Certes ça peut être excessif au niveau du prix mais si on veut bien manger il faut s’en donner les moyens 😉
    Merci pour le bon plan !

  • Guillaume
    1 juin 2012 at 12 h 59 min

    Miam ! Cette adresse me tente bien. Le hic, c’est le montant de l’addition. Etes-vous bien certain de ne pas avoir fait une faute de frappe en indiquant 128,50€ pour deux ? Avec un burger à 23 euros, cela me semble tout de même très élevé au final. A moins que vous n’en ayez pris plusieurs et/ou les ayez arrosés d’un joli cru !

  • Czareena
    20 juin 2012 at 18 h 41 min

    275 2-27-12Ловец весник вели: Maharlika Filipino is another best new restuarant of new york. The Filipino restuarant is earning raves in . Maharlika Filipino Moderno is awarded the most effective new restuarant of 2012 by city guide Metromix New York. Maharlika may also be nominated inside the Best International Eats category within the 2012 Храна Пијте of guide magazine Time Out New York, which highlights New York’s best restuarants, bars, chefs and dining trends of year. -1