Paris. Aux Deux Amis, à toute berzingue !

Récemment pour M, le supplément du Monde, je suis allé dans ce petit troquet du Onzième. Voici mon sentiment…


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L’intérêt de l’explosion de la gastronomie parisienne, c’est que ça part dans tous le sens. Parfois des turbos, des bolides, des grenades, des frisbees. Des éclats. Des p’tits bouts. De drôles de bestioles sans nom. Prenez les Deux Amis dans le canyon d’Oberkampf. Vous rentreriez là dedans ? Un vrai bazar. Des couples à poussettes, des dératés, des sans foi ni soif, du monde en attente, des sans idées fixes de domicile. Sur cette même page, on aurait plutôt tendance à vous prendre par la main, vous éponger le front et vous déposer ailleurs dans des antres plus clémentes et structurées. Disons qu’aujourd’hui, nous aimerions que vous sortiez un peu des clous pour une expérience ébouriffée. Asseyez vous (pour cela venez en début de service, sinon c’est dramatique), ne demandez pas la carte. IL n’y en a pas. Elle est inscrite, dans le décroché d’un néon Cinquante, en lettres cahotantes sur le miroir du bar. Ne sursautez pas, désolé, il n’y a pas  ce soir de plats à deux chiffres. Car il s’agit de tapas, petits plats troussés et ramassés qui n’ont rien à voir avec la gastronomie nivajos pour tête d’épingles. L’intérêt de cette table, c’est sa profusion apparemment foutraque mais bigrement bonne. A commencer par le jambon espagnol tranché à la minute avec des amandes grillées. C’est à se taper la tête sur les murs comme du reste l’ensemble de ces bombinettes: les petits piments grillés, l’entrecôte, les palourdes, le guacamole, le thon cru. C’est bien simple tout était à dévorer jusqu’au stilton aux noisettes grillées, la mousse au chocolat profonde comme un péché. Atmosphère surchauffée bien entendu, avec son lot inattendu d’égéries, de têtes chercheuses et autres silhouettes extirpées d’un quartier bien timbré.

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Meilleur emplacement. Sans doute près de la sortie, notamment entre la terrasse et le bar.

Dommage. Réservation illusoire, mieux vaux donc venir tôt, après c’est la débâcle.

A emporter. L’idée d’une gastronomie volage, avisée, tapant à vif. A noter, le vendredi midi, est servi un légendaire tartare de cheval.

Passage à l’acte

Aux deux Amis, 45, rue Oberkampf, 75011 Paris. Tel.: 01- 58- 30- 38- 13. Fermé dimanche et lundi. 

Décibels. Régulièrement l’aiguille tape dans ls  90db, autant dire que ça chauffe.

Température. Plus on s’avance dans la caverne, plus ça grimpe…23°c.

L’addition. Avec de jolis vins nature, elle reste d’un stoïcisme miraculeux. Comptez de 20 à 40 euros en y mettant du sien.

Minimum syndical: 15 euros.

Verdict: yesss !

  • Francis
    31 décembre 2015 at 16 h 39 min

    Sans être un intégriste végétalien, comment peut-on encore manger du cheval?!