On oublie bien souvent que le restaurant est un lieu cinématographique. L’entrée des artistes, le jetée des manteaux, les apparitions dans le cadre de la porte, la scénographie des serveurs, les rôles surjoués (le client/le serveur) le générique (le menu)… A la limite, dans un mouvement brusque de matador, on pourrait vivement saisir la nappe, envoyer balader tout le bazar ornemental (salières, verres, assiettes, couverts) et la placer à la verticale. Un film y serait projeter. Ici, à l’Auberge Pyrénées Cévennes, à deux pas de la République, bien évidemment s’y jouerait « OSS 117, le Caire Nid d’Espions » (2007. Michel Hazanavicius). « Une séquence du film y fut tournée, raconte l’un des deux producteurs Eric Altmayer, on avait prévu une longue séquence, puis il s’est réduite au montage. Il était beaucoup question de blanquette ». Françoise Constantin, la patronne confirme: « le tournage a duré une semaine, c’était en pleine canicule, la séquence n’a duré que trois minutes. Il y avait un tel bazar ici qu’à la fin je n’osais plus venir ». Du reste, branchez là sur la réplique culte de Jean Dujardin « la blanquette est elle bonne? », et cette femme gouailleuse, drôle et pleine de réparties vous servira du rab’ de ce film. Ses clients sont du même métal, la complimente sur sa nouvelle coupe, sa couleur. On s’embrasse même. C’est épatant. Les blagues arrivent aussi vite que la vaste casserole de cassoulet « Attention, queue chaude! ». A quoi bon résister, sauçons plutôt à tout va dans de vraies belles sauces, glacées au cognac, structurée à la crème. ce samedi soir, il y a là comme une France insouciante, datée, à bons mots et saucissonneries lyonnaises. Le vacherin maison est un monument s’écroulant sans vergogne dans la crème fouettée, la meringue apeurée et les fruits rouges déglacés. Carte calorique dans tous les recoins, pichet de brouilly, et bonne humeur garantie. Et ça, ce n’est pas du cinéma.
Meilleur emplacement. L’idéal est de décrocher la table 10, celle où déjeunaient Claude Brosset et Jean Dujardin, alias Hubert Bonisseur de la Bath. La première salle n’est pas mal non plus. J’aime bien, celle du passage entre la cuisine et le bar.
Dommage. Tous les reproches de l’Auberge constituent toutes ces qualités: abondance, entrain sonore…
A emporter. La carte de cette adresse, histoire de revenir avec des gens déprimés.
L’Auberge Pyrénées-Cévennes, 106, rue de la Folie-Méricourt. 75011 Paris. Fermé samedi midi et dimanche.
michel szer
12 mai 2016 at 9 h 22 minallez les gones ne changez rien,rien à foutre du cholestérol,des calories et des pisse froids vive la vie!
Marie
12 mai 2016 at 17 h 43 minOn en a marre des micro portions dans de belles assiettes . . Vive l’abondance
Merci pour cette adresse