Paradis, avec un nom pareil, il ne s’agit pas de lézarder

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Et poum ! En voici encore un autre, comme si les restaurants se reproduisaient comme des petits lapins. C’est à se demander s’il n’y a pas un arsenal clandestin, un zeppelin survolant Paris la nuit et lâchant, telles les cigognes de l’Alsace, de nouvelles adresses. Bientôt, ils grimperont dans nos appartements (ils y sont déjà), pique-niqueront dans notre lit. Le Fooding ne saura plus où donner de l’encensoir, les sponsors seront épuisés, les guides dépassés (c’est le cas). Or donc, il y a peu, rue du Paradis, déjà plutôt bien bordée, une nouvelle table vient de pointer son petit museau brillant et humecté de la dernière rosée. Cela s’appelle « Paradis », appellation certes paresseuse mais avisée si l’on en croit les derniers échos.
LA CUISINE C’est, du reste, la tonalité de celle-ci. Il y a de l’engouement, de l’envie. C’est fringant, enlevé comme ce mulet au risotto et noisettes grillées. Ça tourne nickel autour de l’axe. Cuissons, assaisonnements, sauces entremêlées, sans pour autant que l’ego du chef ne vienne cocoriquer quelques cantiques druidiques. Non, c’est un plat qui tombe bien (j’avais faim ; la compagnie avait tardé). Les desserts eux aussi la ramènent comme il faut, à l’image de ces oeufs à la neige, certes un peu trop plombés par un caramel trop généreux, mais vifs dans le tour de rein : café et une note agrumes non identifiée. Paris, paradis, poisson
LE DÉCOR Il doit y avoir un esprit Paradis, reprenant la déco loft avec grande salle, tablées variées, chaises et larges vitrines d’atelier. C’est le propos, avec clarté et engagement.

LA CLIENTÈLE. Pour tout vous avouer, étant obnubilé par un vis-à-vis romanesque, la texture de la clientèle m’échappa allègrement, si ce n’est une proche tablée d’Américains, gencivant comme d’hab’ et quelques bad boys à gros pulls faisant chauffer leur diesel (nous étions un samedi soir) ; l’ensemble tournoyant dans un groove insouciant.
LE SERVICE Bien, discret et concerné lorsqu’on est paumé dans une carte de vins bien gaulée. Le patron carafa aux petits soins une quille bien née et facturée à prix angéliques (Paradis oblige).
MAIS ENCORE
EST-CE CHER ? Bien becqueter à moins de 100 euros est chose bien agréable.
FAUT-IL Y ALLER ? Si vous êtes dans le coin, yep !
Paradis, café et restaurant, 14, rue du Paradis, X
e. Tél. : 01 45 23 57 98.
  • PATRICK
    26 décembre 2013 at 9 h 50 min

    Matinal à la Simenon monsieur Simon.