Ouin, Virginie Mouzat quitte le Figaro

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Lorsque j'ai appris que Virginie Mouzat rejoignait Vanity Fair, cela m'a fait un coup. La semaine dernière nous nous sommes réunis pour un dîner. Nous lui avons remis une fausse Une du journal avec des tas de choses gentilles dont ce petit texte écrit par Bibi…  

 

Foutu métier que d’être là au passage à niveau et  voir les locomotives passer. On a l’air
d’une vache. On aimerait tant que ce soit elles, que ce soit nous,  qui défilions sur les rails avec nos
robes à grosses taches, nos cloches en laiton havane, nos grands yeux aux cils
si lourds. On irait tous dans le même sens. À la gare suivante et à la
suivante. Et à la suivante.  On
meuglerait à la machine à café (au lait).

Mais voilà, il faudra se faire une raison, les prairies
compostent, mais ne voyagent pas. Elles restent collées à nos sabots vernissés.

Ton départ, Virginie, sache le, ce n’est pas que de la
tristesse, un réel dégoût navré, c’est une vraie déchirure. On voudrait retenir
de toi tout ce qui nous a enchanté, plu, ravi. Mais aujourd’hui, c’est un peu
fort de café, violent, salement amer. Sans doute, parce que c’est ce que tu
nous as appris par ta désinvolture magique, ton érotisme distant, ta classe
narquoise. Ta tristesse radieuse, ta mélancolie soyeuse. Ton style vif, si
féminin, si parisien. Et même bien au-delà. Je me souviens d’un voyage à Séoul
où nous nous croisions dans les bars d’hôtel, tes rires de gorge, tes drinks
comme des envolées d’oiseau, des giclées d’étincelles, des gerbes de pétales.

 Pfuit, today is
so sad. Reste ton sillage, te suivre. Juste pour savoir où tu vas. Tu sais,
Virginie, j’aime bien lorsque tu marches devant.

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  • torrpennprod
    4 novembre 2012 at 17 h 18 min

    Ca me rappelle ma piaule dans le X eme…mon clic clac les cafards miam miam