Comment éviter les buches de Noël C'est, semble t il, ce soir… Avant d'être défestré par une assemblé furieuse, quelques leçons de maintien et de survie pour cette fête soi disant angélique… Il faut tout de même être de taille pour affronter un monstre pareil. Noël, c'est un bœuf, une étable, une crèche, un enfant Jésus, non ? Et bien souvent, on reste comme des ânes devant cet amoncellement divin. Ou alors, il s'agirait de faire comme les rois mages. Rester planqués pendant toute la préparation, simuler une panne de GPS, une gréve des personnels naviguant, du verglas à Roquencourt, une panne d'électricité gare de Lyon. Et hop, on arriverait, la bouche enfarinée, pour se mettre les pieds sous la table. Mais bon, nous ne sommes pas dans un rêve, une bible, une super production, juste devant notre réveillon de Noël. C'est ce soir et sincèrement, autant l'avouer avant que vous ne mettiez ce journal en boule, nous n'allons pas vous donner les recettes pour réussir un réveillon de rêve, mais juste quelques trucs pour éviter les buches. Même si, se réveiller avec une bosse sur le front, le foie à la dérive et une famille fâchée, reste un scénario idéal pour faire la tête pendant trois jours et hériter d'une paix royale. En attendant, voici les gentils fléaux qui vont arrivent droit sur la poire (belle Hélène). 1. Localisez la bête nuisible. Inutile de faire l'autruche, Noël c'est droit devant. Inutile aussi de boire huit martinis et de bouder sur le balcon, c'est trop tard, vous n'y pourrez rien : c'est ce soir et vous avez une douzaine d'invités , et qui plus est, malheur de malheur, c'est votre famille. Inutile aussi de les étrangler avec le cordon du sèche cheveu, ils peuvent toujours servir après (descendre les poubelles, cadeaux, retraite). Il s'agit donc de se regarder dans la glace de respirer un grand coup, de faire un profond <auuuuuuuum> à faire vibrer les portes de l'armoire à pharmacie. Ca y est ? En fait, si l'on y prend pas garde, Noël peut devenir vite fait un animal nuisible qui va vous pourrir votre journée. Alors prenez la musaraigne dans vos bras, caressez la, rendez la docile, à votre main. Acceptez sa présence, soyez même joyeux après tout, nous sommes en pleine comédie, celle de notre soyeuse vie. 2. Huîtres, préférez le pro à l'hosto. Que nous sachions, il n'est pas écrit dans les évangiles que la liturgie de Noël nous oblige à s'agenouiller devant les Urgences de CHU, les mains en sang, la voix fluette. Il semble que l'ouverture de sa paume (et non de l'huitre, faut il le rappeler) constitue le chiffre record de cette soirée dans les hôpitaux de France. Evitez de gonfler les statistiques. Demandez au pro de l'ouverture, de les ouvrir ou alors rameutez les mâles affichés et enfermez les dans la cuisine avec un chardonnay glacé. Et un paquet de chips. 3. Jamais Escoffier ne serez. Si personne ne vous l'a encore dit, permettez nous de vous dire que ce soir n'est pas la finale de Master Chef. Inutile de vous embarquez dans des rouleaux de yuzu à la poudre d'huître. C'est pas bon et ce n'est pas du tout l'esprit de Noël. Logiquement, ce soir là, on se recueille, on est ensemble (à la messe, au monopoly, devant l'écran extra plat) et la cuisine se fait tout seul. Une bestiole tournoie paresseusement dans le four, les huitres sont ouvertes, la buche est au frigo et la paix est avec vous. Cuisine de brut donc, sans effets narcissiques (anti Noël à souhait), place au calme, à la sérénité. 4. Dans la cuisine, vous ne vous enfermerez pas. Il doit y avoir une dimension christique, un élan saint sébastianiste (vous vous souvenez de lui avec ses flèches partout partout) à rester dans sa cuisine. Sorte d'immolation par le feu doux, madones juchées sur leur motte de beurre, sagouins maquillés à la crème fleurette. Il existe ce soir là toute une armée de fugitifs profitant de l'aubaine pour se planquer en cuisine, feindre l'exploit alimentaire. Alors que ce moment précisément, il est de bon ton d'être ensemble et non de fayoter avec les casseroles, faire la sainte nitouche, le saint sauveur. Dehors, ouste, raus ! 5. Retrouvez les enfants et leur esprit. A la limite si vous n'avez pas d'idée, suivez celles d'esprits plus détendus et plus accessibles au merveilleux. Intronisez-les maitres de cérémonie. Ils inscriront les prénoms avec des fleurs, feront un tapis de branche de sapin, mettront de la neige sur les vitres. Allez, laissez faire. La bonne idée, c'est de leur faire une fête, éventuellement de leur réserver une mini-table avec bonbons infects, gorgés d'OGM et d'adjuvants, sur des poufs de princesse et des trônes en papier doré. Vous verrez, paix royal, reconnaissance éternelle. Et grand ménage le lendemain. 6. le vin soyez chien. Autant vous l'avouer, voir de merveilleux vins disparaître dans le gosier de malotrus (fussent ils de votre famille), pérorant sur la jouissance de la table, m'a poussé un jour, fort de leur savoir surfait, à préparer les vins en carafe. De très bons et de vins voyous. Les premiers, je les réservais, en les mettant dans la confidence, aux plus discrets et raffinés, les seconds aux péroreurs assoiffés. Tout le monde était ravi. Comme quoi, il n'y a pas de morale ou alors elle est savoureuse. 7. Arrêtez de gaver la planète. Cela vous amuse de voir votre tante toute jaune, un oncle marqué de plaques violacées, un junior dégobillant tout son saoul. Que nous sachions, Noël n'est pas un défouloir calorique, un gavage d'oies. Soyez indulgents, bons avec vos proches. Préparez leur des boissons douces, comme s'il s'agissait de malades (nous sommes tous des malades). Bouillons à la limite (infusions au final) , et si vous voulez vraiment faire plaisir (la douce tyrannie de Noël), alors aménagez des petites niches adorables sur le péché mignon de vos invités : une religieuse au café pour le dingo du genre risque, si c'est vraiment cela que vous cherchiez, de le faire tomber dans les pommes. Alors là, vous aurez gagné. 8. Cadeau à la noix, cessez le tir. Jamais l'internet ne fonctionne autant que les lendemains de Noël, ce qui rappelle, s'il fallait le faire, que les trois quarts des cadeaux sont vains et approximatifs. Alors creusez vous (longtemps avant, c'est plus facile) et visez juste : là, vous aurez une réelle satisfaction. Pour le reste, oubliez. 9. Résistez à la tentation de la vaisselle. Les maniaques se réveillent souvent aux fêtes. Terrorisme du mégot, chasseurs d'OGM, et dingos de la cuisine nickel. C'est comme ça. Rien de plus consternant cela dit, que de se réveiller dans un appartement dévasté, un neveu dormant dans sa buche,un oncle dépoitraillé dans le canapé, les huitres oubliées dans le freezer…Alors, prévoyez un commando. Rameutez la concierge ou une âme aimable, ou un gang de juniors soudoyé (promesses) voire surpayé. Mais réglez cela avant le tir. 10. Savoir siffler la fin de la partie. Même en baillant en étirant la mâchoire des deux mains, les signes que vous adresserez enfin de soirée risquent d ene pas fonctionner. Alors si vous voulez renvoyer tout le monde au plumard, faites le coup de la compassion motorisée. Dans la journée, appelez pour réservez les taxis et renseignez vous sur les horaires souhaités. Super efficace. |
Arno
27 décembre 2011 at 0 h 38 minPas de balcon, pas de Martini, pas réussi à bouder suffisamment tôt…la totale, vaisselle comprise,
Pourquoi, pourquoi, je n’ai lu ce message que le 27… Boxing Day François alors çà mérite bien un petit cadeau http://www.ilovegenerator.com/i-love-simon-says-1894745
Heureusement le fond atteint à Noël fait remonter à la surface, juste à temps pour préparer le 31 😉