Nantes. Lamacotte, au vif !

tout nouveau

Nantes que l’on devinait prévisible dans ses tables, roulant bien à droite, ne dépassant pas la ligne jaune, commence à prendre l’air du large. Les restaurants se multiplient et se démultiplient en caves à manger comme le Vin Vivant, avec Thibaut Clocher, rue du Maréchal-Joffre. Il y a aussi cette nouvelle génération de tables, nées de l’ouverture creusée par un pionnier de la modernité, Eric Guérin ( la Mare aux Oiseaux, à Saint Joachim, non loin de là). Il s’est battu contre un pays conformiste, regardant  et taiseux (la Brière) pour imposer une cuisine ouverte, métissée et prenant des risques de cinglé dans ce pays si sage. LaMacotte est sans doute l’un de ses enfants. Le directeur de salle et associé, Guillaume Maccotta (d’où le nom du restaurant), est passé par la Mare aux Oiseaux (mais également l’Atlantide, Lulu Rouget, à Nantes). Il a déniché un chef au Jardin des Plumes, de Giverny (un étoile), restaurant d’…Eric Guérin; ce dernier s’apprêtant  à prendre, fin juin, le restaurant du musée des Beaux Arts. Voila donc une cuisine d’ouverture qui fait déjà frémir les Nantais avec des plats à épate, témoin une entrée mélangeant de toutes petites pommes de terre (mitrailles), fromage blanc, coques, crumble d’olives. Le genre de composition à se dire qu’on déguste plus de l’intelligence  que du « comfort food ». Le poisson du jour (un merlu) fait plus simple avec une cuisson parfaite (bravo!) ,des cotes de blettes, des mogettes et un assaisonnement hissé par un jus de chorizo. Tous les plats et les desserts fonctionnent à la démultiplié, ayant soin d’égarer plus ou moins volontairement les convives et de créer l’excitation. C’est un style. Clientèle ravie de monter dans ce genre d’attelage maniant l’effet et (parfois) la profondeur.  Accueil assez viril et glabre, tenant la voiturée avec fermeté, et manquant peut être de gentillesse et de chaleur. Mais c’est aussi le style du temps, de marcher buste droit, regard d’acier.

Les meilleures tables. Dans l’entrée à gauche et aussi dans la deuxième salle. En solo, le long de la vitrine, c’est royal.

A emporter. Son cabas pour faire avant son marché à Talensac, situé au bout de la rue.

Dommage. Les menus imposés, la barbe !

Lamacotte,63, rue de Bel-Air, Nantes. Tel. 02-85-37-42-30. Fermé lundi.

Décibels. 72 db, paisible au déjeuner.

Mercure. 20°c calée sur la température de saison.

L’addition. Comptez de 30 à 50 euros.

Minimum syndical. Au déjeuner, petite formule à 17 euros.

Verdict: bien !