Maxim’s, reflet de notre coeur

Paris, Maxim's, carte
Maxim’s. Regardez comme le mot a encore du swing. Vous l’entendez vibrer ? Cette caisse claire à contre-tempo, ce navire gisant dans nos mémoires, cette goélette pétrifiée dans les algues ? Chaque soir, Maxim’s rouvre ses lumières. Certes, l’arrivée fait parfois froid dans le dos. Sur une table débarrassée traînent un ordinateur, un bloc-notes et un dossier. Le restaurant serait-il fermé ? Non. Calmez-vous, rangez vos sagaies et vos perfidies parisiennes. Maxim’s est un lieu qui se respecte. Il a tant donné à la gastronomie, aux soirées parisiennes, que l’on devrait y pénétrer à genoux, se signer et se frapper la poitrine de l’avoir ainsi abandonné à ses fantômes.
Paris, Maxim's, asperges
La clientèle ce soir est croquignolette : petits couples en commémoration, tablées de solides gaillards iraniens en gros pulls et eau pétillante, quelques couples de femmes et puis c’est tout. C’est tout ? ! Mais vous plaisantez !!! Il y a là une magie incroyable, distillée chaque soir par l’un des services des plus saisissants. Chaque dîner est l’occasion de rejouer la pièce, l’illusion, le temps passé. Où est-on du reste ? Prague, Vienne, Trieste ? Non, Paris, pardi !


Paris, Maxim's, salle 3
C’est alors que vous venez de constater que vous avez quitté le réel. La nacelle s’est envolée. Il faudrait alors avoir les yeux et le coeur secs pour ne pas être bouleversé par ces climats désuets faits d’anniversaires, de regards énamourés, de promesses éventées au champagne. Il y a là une ferveur palpable, le directeur de salle fait danser une cliente ; la chanteuse s’applique dans un pathos vraiment senti. Même l’assiette joue le jeu. C’est franchement bon : poêlée de pleurotes aux asperges vertes, turbot pour deux. Tout cela est cuisiné avec précision et dévotion. Lisibilité totale de plats sans esbroufe mais de beau niveau. On dîne plaisamment en regardant le sillage du navire. Les lumières rendent les femmes comme des princesses, les hommes comme des conducteurs de locomotives. Il y a là une fierté partagée, un climat invraisemblable. Faut-il encore y aller, laisser la froideur de la ville dehors ? Maxim’s, joliment raconté dans un beau livre réalisé par Jean-Pascal Hesse (Éditions Assouline), est aussi un film. La seule personne à tourner la manivelle, c’est vous…
Un téléphone seulement : 01 42 65 27 94. Pas besoin d’adresse, même les conducteurs de métro connaissent : station Concorde. Additions mémorables (400 euros à deux) mais soirée également. Alors ? !

Photos FS
 
  • Deborah
    16 mai 2013 at 10 h 23 min

    Je garde un très mauvais souvenir de mon dîner chez Maxim’s. Une cuisine ringarde, un service détestable et prétentieux, une addition ultra salée… Quant au décors… n’en parlons pas ! Quel dommage qu’il ne soit pas entretenu comme il devrait… c’était poussiéreux…
    Ce fut certes un voyage dans le temps mais heureusement, les temps ont changé et ce n’est plus le reflet de la restauration d’aujourd’hui

  • Nina
    16 mai 2013 at 11 h 36 min

    dîner lamentable , décors à rafraîchir , le personnel à l’air de s’ennuyer , peut-être qu’à la Belle Epoque l’endroit était très certainement « branché » mais aujourd’hui quelle misère…

  • almaserena
    16 mai 2013 at 19 h 55 min

    Alors?…. Non, non,non et encore non à moins d’être un amateur de vieux schnocks,sacré coup de fusil et autres boiseries vermoulues. Les Chinois(riches) adorent ainsi se faire escroquer.

  • Sophie
    17 mai 2013 at 11 h 52 min

    comment peut-on aimer cet endroit ? vous ne devez avoir aucun goût ou alors tout à fait suranné, c’est ringard au possible, la cuisine digne d’une mauvaise brasserie , on s’ennuie à qui mieux mieux, circulez il n’y a rien à voir !