Maldives. Et si nous allions à Faarufushi…

naissance d'une île

Il y a peu, j’ai eu le plaisir d’aller tout là-bas pour raconter ce qui s’y passait, pour Série Limitée des Echos…

Il y a tant d’îles aux Maldives (1900) que bien souvent, elles restent inhabitées. Une aubaine pour un resort fringuant tout juste posé en douceur et en profondeur.

Il n’y avait rien ici. Juste un nom banal: Faaru (la barrière)-fushi (l’île), une sorte de pléonasme égrainé parmi les 1900 îles des Maldives. Un univers aquatique (99,6% du territoire) où seuls 188 îles sont habitées et parfois se congratulent en atolls: 26 précise t -on ici, 22 là. On ne sait pas vraiment, l’eau affleure. L’île se hausse sur la pointe des pieds: 1,50m sous la toise. Peut être qu’un jour de réchauffement aigu, elles disparaîtront dans la bouche de la terre. « Ne vous inquiétez pas, tempère Fulhu, 65 ans, sage aux yeux laiteux par les ardeurs du soleil, de ma vie, l’eau a du grimper de 5 centimètre, et encore ». Ici, aux Maldives, on veut tout bien croire, que la stabilité politique est miraculeusement revenue, que le paradis est sur terre dans une expression hôtelière hautement maitrisée, les resorts sont comme ces matelas d’autrefois où l’on pouvait rebondir dans de gracieuses arabesques.

Le soleil est là aussi pour marteler les slogans du bonheur sur terre. Lourd, écrasant comme il se doit le long de l’équateur. Ce soleil dont nous rêvons tout au long de l’année, ce nouveau dieu bienfaiteur, repasseur des âmes, froissant les chemises de lin, tourmentant les épidermes. Il nous ouvre enfin une mer magnifique, à la joie parfois, à notre dimension tactile, sensuelle tant réfrénée.

Faarufushi fut donc construit sur ces équations.

L’île était suffisamment petite pour ne pas attirer un village, et parfaitement adéquate pour essaimer 80 villas sur pilotis et le long de la plage. Il y a  une péréquation azur idéale. L’océan et ses turquoises affolant, l’azur fumant du ciel, les soins aryuvdéiques, les buffets à l’abondance diététique, les cocotiers, les couchers de soleil. Mais aussi ses levers aux aurores lorsque rien ne bouge encore, juste la mer et ses morsures salines. Plaçons un masque sur le regard et plongeons comme pour nous extraire de ce monde et rejoindre un autre. Pas un bruit, celui de nos oreilles, des battements de notre coeur, de quelques poissons voraces boulottant du corail. Parfois surgissent des apparitions aux coloris enchanteurs, des ellipses tortillant des reins, des nuées de classes maternelles. La mer, l’océan, l’univers quoi, comme si nous étions Jonas dans le ventre de la baleine. On pourrait passer des heures à voir notre corps dans l’intra-uterin, onduler, se cambrer, danser, faire la sole, le mérou, le maquereau, le tartare de daurade. Enfin presque, n’exagérons pas.

Il y a bien un moment, où il faut remonter. S’habiller léger, se crémer, se faire amadouer au spa, sortir enfin de son mutisme accoudé au bar. Les nourritures sont ici au fait de tout ce qui se passe ailleurs. Les chefs sont plurilingues: ils peuvent sortir un vitello tonnato comme un boeuf braisé, des makis de thon comme des aspics de tomates et crevettes. On n’en demande pas tant, touché cependant que la terre soit ainsi ici convoquée. Du reste, de partout, on pousse l’excellence avec cette nouvelle vogue, celui du retrait, comme l’on rentre son ventre sur les plages inclinées. Plus de sobriété, le glabre du bois, le profilage des terrasses, toujours autant de coussins, mais du modernisme moins bavard. Très vite, on s’y fait, par mimétisme, on allonge des journées, on les profile.

Cet après midi, visite du village voisin sur une île posée dans le lointain. Elle est comme immaculée, si parfaite avec ses rues plus propres qu’à Lausanne. Juste un graffiti effacée à la hâte, une école pleine de couleurs et de maximes. Les femmes y sont voilées, les enfants conquérants, les hommes en surveillants. La vie peut reprendre en cahotant, nous confirmant qu’il n’y a toujours pas de paradis sur terre. Mais quelque chose en nous l’implorant.

Venir

Kunoni est devenue aujourd’hui une référence internationale et parmi ses nombreuses destinations, l’océan indien et précisément avec ce séjour aux Maldives de 7 jours/5 nuits en demi-pension à l’hôtel Faarufushi Maldives, à partir de 2.310 € TTC (vols en classe économique via Doha, transferts en hydravion ou bateau). Réservations:Tél. : 01.55.87.80 54 – www.kuoni.fr