Mais où était passé le steward ? Le revoici, et il a eu (très) chaud…

Le dernier croque notes du Figaro nous a embarqué sur les traces du steward, voici la version unplugged…

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Depuis quelques temps, je sentais notre ami le steward nerveux. Pour ceux qui ouvre ce journal centenaire pour la première fois, sachez que ce personnage existe bien. Il inondait mon répondeur téléphonique de messages interminables avec l’intégralité des cartes de bons restaurants méconnus, lorsque je le pris au mot. Cela remonte à trois ans. Depuis lors, nous nous retrouvons dans des lieux perdus, avec changement de TER, michelines et hôtels deux étoiles. Parfois, profitant de la candeur propre à cette rubrique, il a tenté de glisser des adresses de son cercle d’amis. Bien mal lui en a pris, ce chef de cabine long-courrier sur une compagnie nationale, a encore les phalanges meurtries de cet affront fait au croque notes.

Aussi, lorsque le steward a proposé une adresse proche de Fontainebleau, je sentais un peu de mou dans les voiles. Bah, bon chien, un jour de grève, dans le gentil bordel des gares en furies, j’ai réussi à me laisser écraser dans un TER et zou, direction Montargis. À dix minutes de la gare, se trouve une adresse charmante, réputée pour ses légumes cultivés par le patron, et une cuisine concoctée par sa femme. Exactement ce genre d’adresse planquée que nous recherchons.

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À l’heure du déjeuner, c’était extra dans cette maisonnette à tonnelles. Il n’y avait que des collègues déjeunant comme des lézards au soleil. Un vrai art de vivre, café, pousse-café et conversation de machines à café, RTT life style quoi. La carte était super conventionnelle avec ris de veau, foie gras, tête de veau, rognons, carrelets. Mais de légumes, point. Le patron parut interloqué lorsque je lui demandai une assiette de légumes. Il hésita un peu contrarié, et je sentis déjà le front de mon steward perler comme dans une carlingue bloquée à dubai pendant deux heures sous le cagnard. Puis, fit oui, un petit oui.

Cette assiette s’avéra être généreuse, colorée (avec des fleurs de bourraches) ; le repas était décoincé, le steward allègre à tel point qu’il éclusa quasiment une bouteille d’un Irancy transparent à souhait. Entrecôte avec une compotée d’oignons doux, potages de légumes, mousse au chocolat et café gourmand : l’affaire était dans le sac. Le patron nous montra même le poivre de séchaun qu’il faisait pousser dans son jardin. Le steward soupirait d’aise au-dessus du large bocal, y décela des notes citronnées. L’Irancy était à marée basse, le TER pouvait être annulé, et le quai se noircir de monde,la vie était belle.

Le Petit cèdre, 17, voie de la Liberté, 77870 Vulaines sur seine (01.64.23.93.85). Mardi et mercredi, service le midi. Jeudi, vendredi, samedi : midi et soir. Comptez 30 euros par personne.

 

  • Claire
    29 octobre 2010 at 12 h 38 min

    J’ai une tendresse pour votre ami steward, ne le malmenez pas trop !