Les Bains du Marais, serviette éponge food

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Le Figaroscope, il y a peu, a réalisé une petite plongée dans le monde des spas. J'étais de la partie…

C’est tout de même désarmant, mais bon, il existe certaines personnes qui adorent reprendre immédiatement les grammes qu’elles viennent laborieusement de perdre. On pouvait penser que cet exercice de détende désintoxiquante (aller au hammam) procédait d’une certaine démarche vertueuse. Lever le pied, apaiser le corps, l’amadouer, le soulager d’une semaine harassante. Faire évaporer les soucis dans la buée et l’eucalyptus. Et pourtant, il y a toujours quelqu’un pour se taper une semi-cloche alors que tout autour d’eux, l’humanité tente de se dégraisser, de se rénover l’épiderme, restaurer l’hospitalité de ses hanches.

Nous voici aux Bains du Marais, un samedi après midi d’un printemps encore frisquet. Dehors, on est encore en manteau épais. Dedans, on est bien, serviette-éponge, peignoir de bains avec le défilé fascinant de grandes algues flottant dans l’ouaté, le coton épais ; lévitant dans un ailleurs. Grands garçons dodus matant ferme le circulant comme sur un nuage, une ébriété purificatrice.

Et puis il y a la partie restaurant. Petite scène. Lorsque nous sommes arrivés, un poussah pensif assez jeune se tapait une entrecôte frites et sauçait allègrement. Il y avait comme une continuité entre son pain absorbeur et son peignoir immaculé. Du reste, l’observant à la dérobée, je le surpris entrain de suspendre l’envol de la mie : une tache dénonciatrice se serait-elle inscrite sur la blanche hermine ? Il inspecta furieusement son décolleté entrouvert sur un poitrail massif. Non, ouf de non, i l n’y avait rien ! Ce fut un vrai soulagement qui s’inscrivit sur son visage tourmenté. Il vérifia ensuite les alentours sentant un regard de trop. Pfuit, j’étais déjà en train d’admirer les deux jolis lustres de verre accrochés à la verrière.

Quelques secondes comme celles-ci valent un bus coincé dans une rue étroite : c’est la vie à Paris. Nourritures. En voyant la salade dite , je savais que je me rapprochais du paradis terrestre. Les autres adonnaient sec dans la luxure (foie gras, saumon : de vraies tueries). Pour ma part, j’étais nickel : dinde fumée, endives, pousses d’épinard, pamplemousse, tomates cerises (16€), une petite planète paisible mais tout de même solidement fournie. Il y avait dedans pas mal d’exercice, une sorte de pilate des mâchoires, un power plate de la langue avec les endives en surmultipliée. Un moment, je me suis arrêté tant je pensais déranger avec mon concassage de légumes. Personne ne regardait, que des anges dodus en pantalons flottants traversant l’espace. Salade conventionnelle donc, préparée avec soin. Il restait une petite place pour un quart de tarte aux pommes, hautement quelconque mais sauvée du désastre gélatineux par un habile réchauffage.

MAIS ENCORE…Est ce bon ? Nourritures d’appoints servies avec gentillesse. Est ce cher ? On le sait les dépannages ne sont jamais offerts. Tarifs de dépannage d’autoroute : 40-50 €. Faut-il y aller ? Pour une atmosphère, des trombines, des saynètes : oui. Pour les assiettes, on peut sauter le repas, c’est parfait dans le genre.

Les Bains du Marais,31-33 rue des Blancs Manteaux, 75004 Paris (01.44.61.02.02). Ouvert tous les jours avec lundi mardi mercredi pour les femmes, jeudi vendredi pour les hommes, mixte le week-end et le mercredi soir

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  • Joseph Lorviler
    1 avril 2011 at 10 h 08 min

    Monsieur Simon, certains mots de votre note ont, semble-t-il, sombré dans de l’eau savonneuse, en tout cas sur leur fin… Affaire de police ou de caractère, ou simplement d’espace vital ? Je l’ignore. Pouvez-vous rattraper la sauce ?