Vous commencez à me connaitre, j'adore une fois tous les deux mois partir en balade avec Gauthier Pajona, chef de cabine sur Air France, cette fois ci , on avait joué risqué: aller dîner à Rungis. Chronique parue dans le Figaro, la semaine dernière.
À la limite, c’est un peu trop facile de trouver des bonnes tables en Bourgogne. Enfin, presque. Le steward y a son rond de serviette, il semble, à ses cravates et son accent, qu’il y soit né. Autant le déraciner de temps en temps, histoire qu’il remette ses pendules à l’heure, son compas dans le centre. S’il existe bien en la matière, un point magique, une corne d’abondance, un centre donc, c’est bien Rungis. Tous les océans de la terre s’y déversent, les bœufs sont déjà dans leur firmament, les pâquerettes arrivent par wagons. Le steward avait eu la bonne idée de se laisser accompagner par une chef de cabine, au prénom printanier, Laurence.
Dès le midi, ils avaient déjà tâté le sancerre de Pascal Jolivet à l’Etoile, un muscadet aux Tonneaux, l ‘onglet aux échalotes des Provinces (rue de Nîmes ; 01.46.86.82.78). Autant dire que le soir venu lorsque nous nous sommes retrouvés à la Marée (place des pécheurs ; 01.46.86.97.34), c’était la joie. J’ai toujours adoré la poésie de ce lieu. J’ai le souvenir frais de feu Jean Minchelli (le Duc) me regardant accablé au petit matin. Je voulais lui faire dire le bonheur de la nacre et du gouëmon lorsqu’il me répondit un brin excédé : "Ecoute bonhomme, à cette heure, je préférerais être au plumard entre deux p…".
Il y a toujours de cela à la Marée, une sorte de kitsch années 70 avec une carte du même métal. La brasserie est au rez-de-chaussée et lorsqu’on vous entrez, on vous jauge comme une bête sur pied, c’est extra. Autant faire la paon et descendre narquois au sous-sol ( !) où se niche le restaurant étiré dans le Chesterfield et les éclairages étudiés. L’assiette, elle, cahote dans son train train sans peps, une sorte de morne plaine, pas mauvaise certes, mais sans éclat :langoustines fraîches mais servies chaudes et surcuites (quelle tristesse) , sole meunière banale, légumes coincés dans un coin, glace vanille dure et industrielle, chantilly à la bombe.
Purée, parfois on voudrait sortir un mégaphone et appeler à l’insurrection. Demander aux langoustines, aux bœufs et au plaquette de beurre de venir réveiller cette morne plaine, ce Waterloo de la vinaigrette. On devrait envoyer le ministère de l’Intérieur relever le drapeau national, réveiller les coqs et entonner un chant un peu plus tonique que cette chansonnette tristounette. C’était pitié de voir le steward avoir mal à la France, pleurnichant son spleen dans un bourgogne de négociant. J’aurais voulu lui glisser une motte de beurre de chez Bordier sous sa casquette étoilée, mais notre homme s’en était allé.

Alain de Rungis
26 avril 2010 at 16 h 44 minEtant donné que je signe Alain de Rungis , vous vous doutez bien que je connais l’endroit , j’y traîne mes guêtres depuis l’ouverture du marché ( exile imposé depuis la fermeture des Halles de Paris ) depuis plus de 40 ans , j’en ai connu des restaurants sur le MIN , des bons , des pas bons , des classiques, des exotiques …
c’est vrai qu’en ce moment c’est pas terrible à part un ou deux ( l’ Alloyau pour la viande , et les Oliviers , ouvert depuis 2 années , qui innove et soigne la qualité , l’ accueil et le produit , le reste c’est navrant ….
Quand à la Marée je ne dirai pas du mal de mon ami Paul ( que je connais depuis les Halles de Paris ) mais c’est vrai , il a fait beaucoup mieux dans le passé , mais c’est toujours bourré de monde , c’est une institution sur le MIN , alors …. j’y vais pour la nostalgie , pour parler avec lui des anciennes Halles , du boulevard Sebastopold et de la rue St Denis , de Michel Simon qui venait boire et manger un morceau avec nous avant d’aller voir » ces dames » d ‘Alphonse Boudard qui avait sa table chez Denise et des ripailles interminables chez Adrienne ,
Nostalgie quand tu nous tiens …..
Laloutre
27 avril 2010 at 8 h 55 minTout à fait d’accord pour la Marée. C’est une institution, grand choix de fruits de mer et de poissons frais mais je n’ai jamais trouvé que l’assiette était extraordinaire pour le prix. Sinon, je ne comprends pas cet engouement pour les Oliviers. Je ne connais pas le côté restaurant mais côté « brasserie », le restaurant porte bien son nom, tout y baigne dans l’huile ou le beurre fondu ! horrible…
J’ai une préférence pour les Embruns et les Provinces (bataille de Tiramisu entre les 2 adresses, on ne sait que choisir).
Alain de Rungis
27 avril 2010 at 14 h 42 mininversement je n’ai jamais déjeuner côté brasserie aux Oliviers , mais essayez le côté restaurant, sincèrement vous ne serez pas déçu, pour les Embruns oui , mais parfois inégal , quand aux Provinces ( mes bureaux sont juste en face ) j’y ai fait d ‘excellents repas , mais aussi d’ exécrables, dans le passé l’un des meilleurs du MIN était » les Maraîchers » du temps de la regréttée Mme Blacher , et surtout l’ Océan où déjà à Paris rue Quincampoix sous l’ enseigne le Diable Bleu , Mme Bes nous régalait de tripoux, pommes de terre à l’ Auvergnate et de sublimes choux farcis …au début le Quercy n’était pas mal non plus, mais il y a longtemps déjà
Laloutre
28 avril 2010 at 8 h 41 minOh oui, l’Ocean, je connais aussi. C’était très bien il y a encore 3 ans et puis ça a changé petit à petit et je n’y vais plus. L’accueil était super en tout cas. Les Oliviers côté restau, malheureusement, ça n’est pas dans mes prix, mais effectivement, je pense que ça ne doit pas être la même cuisine que côté brasserie.
Eric Blanpied
6 mai 2010 at 23 h 13 minLa Fontaine de Mars > Adieu !! Ne pas dîner au 1er étage !!
Connaissant le lieu, la maîtresse des lieux … depuis de nombreuses années !! Un service déplorable hier soir > Adieu La Fontaine de Mars …
Merci au seul Diplomate de l’endroit =
Patrice !! Un conseil, ne jamais accepter des tables au 1er étage …
Le service est effectué par des « bleus » après
avoir monter et descendu les plats … pendant … Jours
Le test interne … A part qu’hier un client et ses 3 invités
a du subir le service d’un très mauvais serveur !!
Obama a du avoir de la chance, cet Eté !! Il devait
être au RdC !! L’Ami Louis n’a pas ce problème …
Mais manger son filet de boeuf servi sa béarnaise, une bouteille de vin vide … devoir appeler avec son portable pour avoir une autre bouteille !!
Etc, … Adresse et Lieu > Effacé !!