Le repas français à l’Unesco: gentiment grotesque

Balzar salle
Hier, la sanction est tombée, le repas français entre dans le patrimoine immatériel de l'UNESCO…Pour le Figaro, j'ai pondu un petit billet dans le journal de ce matin…J'en aurais bien rajouté une louchée. Mais bon cela va comme ça…

Sacrée gastronomie française ! Elle reste formidable, unique. Elle nous met en joie. En larmes. En quatre. Elle est sacrément culottée à se croire la meilleure au monde et l’on serait presque tentée de la croire. Les chefs sont de superbes techniciens, parfois de sacrés créateurs. Ils ont souvent cette lumière de folie (ces fameuses deux petites loupiotes) au fond de leurs yeux. En fait, la gastronomie française est un peu comme une admirable vieille dame parlant seule dans la rue. Passionnant mais réellement pathétique lorsqu’on voit le monde entier vibrer pour la table ; exceller de partout. New York ; Tokyo, Osaka, Sydney, Copenhague…A toute  heure de la vie,  la terre savoure, excelle dans l’art de bien manger. A Sao Paolo, Alep, Istanbul, on sort des plats merveilleux remontant à des millénaires. Parfois, on sent la terre frémir dans son premier soupir ; la Genèse croustille, l’Humanité vacille. Le monde est devenu pluriel, magnifique dans ses saveurs. Et de partout jaillissent des rites, des tours de main, des cris, des murmures gourmands. Des spécificités par milliers, de l’originalité partout. Il aurait fallu que la France entraine le reste des cuisines avec elle plutôt que de jouer dans son pré carré. Ceci dit, il y a là une France à la Jean Gabin, savoureuse et irrésistible. Il y a là des Français et leur mauvaise foi, leur foutu caractère, leur suffisance, leur coté soupe au lait, leur ironie acide. Un jour où l’autre, il faudrait déposer le caractère français, comme patrimoine de l’humanité. On voudrait juste qu’il soit un petit peu immatériel.

  • Hubert
    17 novembre 2010 at 16 h 13 min

    J’aime beaucoup la fin, quand vous ne parlez plus de cuisine… Ce croquis du caractère français est tristement vrai !
    J’aime bien moins ce qui précède dans votre texte ; non pas que, en effet, la terre ne soit pas riche de créations et de traditions merveilleuses… mais vous passez à côté de toute la malbouffe et surtout de la disparition du concept de repas entre amis ou en famille. Et pour trop de monde (y compris en France), « we go eat food » au lieu « we go have dinner ». Le monde ne se limite pas à vos visites dans le best of de la cuisine, vous le savez bien 🙂
    Maintenant, sanctuariser une culture ou un artisanat, on peut s’interroger, ou rigoler. Mais c’est un autre débat.

  • S
    17 novembre 2010 at 20 h 14 min

    Cher François,
    Vous écrivez admirablement et ce billet est d’une justesse si piquante qu’il frise l’insupportable. Vous êtes trop fort. Vous m’énervez.
    s

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Ici & Maintenant
    18 novembre 2010 at 6 h 55 min

    Un billet très « parisien ». Rappelez-moi votre nationalité ?
    De plus, ce qui est entré au patrimoine immatériel de l’UNESCO, est le repas à la française, son agencement et son rôle social. Il ne s’agit pas de la cuisine française, de sa technique, de sa créativité, de ses courants, à proprement parler.

  • Arc de triomphe hotels
    18 novembre 2010 at 12 h 42 min

    je vous félicite pour votre méthode
    individualisée. la cuisine français est populaire a travers du monde. Bon courage de l’Arc de triomphe hotels

  • Djinnz
    18 novembre 2010 at 14 h 17 min

    Ignoré par la presse française, le « régime méditerranéen » fait la une des journaux italiens, qui ignorent superbement la récompense du repas à la française (rien que le terme, ça me fait marrer!).
    Egalement diplômé, et on le dit peu, dans la même fournée, et parmi des dizaines d’autres, le pain d’épice artisanal de Croatie du nord.
    Pas du sud ou du centre, attention, juste du nord.
    Allez, passons à autre chose de plus intéressant, hein…

  • Ratatouille
    21 novembre 2010 at 11 h 46 min

    Parmi les classement au patrimoine de l’Unesco permettez-moi de préférer au « repas gastronomique français », la féérique et hors du temps ville d’Alep si bien racontée dans « Les Dessous de table » de ce dimanche matin !
    Je ne doute pas qu’avec « Venise » cette destination sera l’un des moments forts de votre prochain livre « Voyager est un sentiment »!

  • Elvyre
    22 novembre 2010 at 15 h 34 min

    Avec cette inscription, l’UNESCO ne se soucie pas de consacrer une hypothétique supériorité culinaire, il s’agit en fait de pointer une pratique essentiellement culturelle, celle qui nous a tant assommés dans notre enfance, cette célébration conviviale traditionnelle que constitue le repas de communion, de noces ou du jour de l’an avec sa succession de plats et sa tradition du « bien manger » et du « bien boire », rituel transmis de génération en génération et que le site de l’UNESCO illustre – pour évacuer toute illusion de modernité !- par une photo datée de 1920… Il m’a semblé qu’en l’occurrence cette distinction avait davantage vocation à nous ranger dans classement ethnologique plutôt qu’à nous inscrire au firmament de la gastronomie !

  • GRI
    30 novembre 2010 at 20 h 39 min

    Bonjour, deux précisions importantes:
    1) c’est le « repas » gastronomique français et non la « gastronomie » qui a été reconnu par l’Unesco. La différence est majeure: il s’agit de la forme, et non le fond, du repas, autrement dit le repas gastronomique « sans » la gastronomie…
    2) Le repas français tel que reconnu et décrit par l’Unesco n’est pas absolument originairement français mais… russe! Le service à la russe qui a servi de modèle aux restaurants français a été en effet introduit en France entre 1808 et 1812 par le prince Kourakine, ambassadeur de Russie en France (cf. analyses en lien de mon pseudo).