Le goût de New York. C’est d’abord électrique, non ?!

 New York reste l’une des villes au monde les plus remuantes dans son assiette. A-t-elle pour autant un goût ?

On aura beau tourner sept fois la langue dans la bouche que New York ne déposera aucune saveur. Ou alors ce serait celle de l’électricité. Celle qui rend les restaurants surexcités, les exclamations sonores et les tympans percés. Parce qu’il y a ici, une incroyable accélération où tout se mélange et se galvanise. 94 variétés de cuisines nationales et toujours cette énergie qui élargit le cercle des assiettes (elles font 7 pouces en Europe, 10,5 inches ici). On comprendra alors que le goût de New York est un mélange détonnant : de sucre, de sel, de graisse, de calories. Les rues sont parfumées au braseiro et à la saucisse. Du coup, par un mouvement vertueux, la ville se met à l’organique, fait refleurir des lignes de métro (la green line) et voit apparaître une nouvelle tendance, celle des food trucks, petit camion de vente à emporter où chose étonnante, c’est souvent bon. Rarement mauvais. New York est devenu foodie. Eatily, un mini Little Italy, fait un tabac et, en face, dans Madison square, on fait la queue pendant une heure pour dévorer un petit hamburger attendrissant…

L’électricité. Elle est dans l’air, alimenterait presque la terre entière, comme si une dynamo géante était actionnée par cette ville intrépide et rapide. Dans les échanges, l’attaque des dentales et les basses du larynx. Il fut un temps où elle éventrait les riffs du rock urbain, maintenant, elle continue d’investir la curiosité et bien sur les tables. Comme au Breslin, sorte de grotte du XIX eme en lambris, grandes filles et nourritures de Huns (porc entier rôti) plaquées dans l’adrénaline ambiante.

The Breslin, 16 W, 29th St. (bet.B’Way & 5th Ave.) ; 212.679.1939. 55$.t

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