Le Gorgeon, le plaisir partagé

De temps en temps, on aimerait bien tenir fermement la rampe, retrouver les fondamentaux, histoire de se relancer, oublier quelques secondes les cavalcades, les loopings, l’azote et les émulsions. Juste manger. S’asseoir à la rigueur avec une nappe et des couverts. Question : cela existe-t-il ? Oui, bien sûr, un peu partout. Mais hélas, un peu partout, le vrai disparaît au profit des simulacres, des copies, des fausses terrines, des similifrites, des légumes désobligeants, du pain passif, des vins fermés, des additions baroques. Et puis parfois, au détour d’un boulevard, paf (et pif) une adresse, Le Gorgeon. C’est à Boulogne.

La clientèle. Des contents grossomodo et bientôt avec les (probables) bons papiers, les vérificateurs de plaisir, les Poulidor de la mode. Ça fait un joli bruissement parisien.

Le service. À son affaire. Le patron en sémaphore précis et complice, la serveuse toute contente d’être là et de vous apporter à manger. N’est-ce pas ce que l’on attend d’un restaurant ? Le plaisir partagé.

Est-ce cher ? Des entrées à 5 €, des plats à 12 €. Vous êtes à une adresse qui offre une assiette dans sa vérité, n’y sont pas imputés la triple moquette, le 4 × 4 du patron, son congrès à Miami et son abonnement au Manuel pratique de l’amateur de cigare.

Faut-il y aller ? Si vous êtes dans l’Ouest parisien, pas d’hésitation, oui !

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Le Gorgeon, 42, avenue Victor-Hugo, à Boulogne (01 46 05 11 27). Fermé dimanche et lundi.

  • Fish
    9 novembre 2007 at 20 h 43 min

    Ha la fin du post, un régal car y’en a marre de payer du n’importe quoi pour que ces bidouilleurs se pavanent en 4×4 cigare au bec.