Le Flandrin nouveau est arrivé. Question du cousin: faut-il y aller ?

C’est une institution de l’Ouest parisien, au bout de l’avenue Henri Martin, au croisement du boulevard Flandrin, qui avait tiré le rideau en novembre dernier pour cause de « refurbishment » (entrainez vous à prononcer ce mot anglais, l’un des plus durs  à dire sans chamallow dans la bouche…)

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La rénovation promise pour fin mars après 30 ans de bons et loyaux services semblait bien optimiste pour les habitants du quartier qui adorent se fixer à cette adresse dès que les premiers rayons de soleil baignent les contre-allées. Pari tenu donc. Les travaux n’ont pas pris une journée de retard, de quoi sentir l’injustice de traitement quand on est aux prises avec un carreleur ou un maçon qui joue avec vos nerfs à domicile !

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Alors, quoi de neuf ? La déco « new look » pardi ! Elle s’inspire d’un club londonien, chic. Les briques ont été exhumées et jouent en duo avec les appliques en cuivre. Même décorateur que Monsieur bleu. On sent la touche de Gilles Delafosse, le fils du propriétaire historique, Jacques, qui sait jouer avec les codes de la brasserie d’aujourd’hui.

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Eclairage indirect, élégant et intimiste sans jouer la peine ombre. La terrasse donne l’impression de s’être élargie (le banc de l’écailler a basculé côté impair du boulevard). Les assises sont d’un confort sobre. L’examen à l’oeil est réussi. Restait à parcourir la carte, la couleur des rideaux et le mobilier ne pouvant pas être l’alpha et l’oméga d’une adresse à Paris. Le chef a-t-il changé ? Deuxième bonne surprise, la carte un peu vieillotte a laissé place à des plats classiques, bien faits, mieux servis et plus fringuants dans l’assiette. Coup de jeune en cuisine aussi !

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En entrée, les poireaux crayons, oeuf mollet, vinaigrette à la moutarde d’Orléans (12€) avait une belle présentation. Le poireau était allongé mais droit dans son intégrité et sans mollesse.

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Le bar entier cuit au four, artichauts violets rissolés (95€ pour deux) est apporté fumant et nettoyé devant vous. Pas de présentation particulière donc mais un plat qui repose dans la qualité du poisson et l’exactitude de la cuisson. C’était très honnête et la sauce vierge au coriandre tenait sa place.

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Le repas s’est fini par un rapide coup d’oeil sur les desserts. La tarte citron inversée (13€) a fini de me convaincre que le pâtissier savait aussi ranger sa caisse à outils et travailler plus que plus que passablement le goût du sucre…

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En terrasse, la clientèle, elle, mériterait de gagner en sobriété. Bling-bling, beaucoup de bourgeoises sur(e)faites et surmaquillées… Le déterminisme du quartier sans aucun doute. L’addition du reste n’est quand même pas donnée – 144,50€ pour deux en ayant bu qu’un seul verre vin et pris un dessert pour deux…

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Flandrin – ouvert tous les jours – 4 place Tattegrain Paris 16eme – 01 45 04 34 69

  • bonbec
    8 avril 2014 at 17 h 54 min

    Tarifs exorbitants pour une cuisine, somme toute, hyperclassique. Il y a aujourd’hui tellement d’adresses à Paris, et dans le 16ème, où, pour ce prix, on fait un repas grastronomique, créatif, agréable. Mais que ne ferait-on pas pour se faire (a)voir, surtout dans le 16ème nord.

  • Familin'Paris
    24 avril 2014 at 8 h 10 min

    Votre article est bien fait et complet. Mais pas certaine que j’y réserve une table. Bonne journée