Une envie de découvrir une nouvelle table italienne et une panne d’inspiration (l’histoire vous apprendra qu’il ne faut jamais hésiter à retourner là ou c’est bien : la recherche du mieux est trop souvent l’ennemi du bien) m’a poussé à regarder du côté des blogs culinaires UGC, vous savez ceux qui font appel à la contribution gratuite des utilisateurs et se payent des campagnes flamboyantes en quatre par trois dans les couloirs du métro ou sur les flancs de bus…
Alors, que valent les avis et les étoiles de Trip Advisor ou ceux de La Fourchette ? Fait-on un chouette repas ainsi recommandé par ces blogs participatifs ?
Ma roulette numérique s’est fixée sur Conti, rue Lauriston, près de l’Étoile à Paris. Trip advisor en chantait les louanges : 88% de recommandations au compteur ! 800eme au classement sur les 11 917 restaurants recensés : une note de 4,5 sur 5. 17 avis : 12 « excellents » ou « très bon », « un des meilleurs italiens de Paris », « une perle… »
Un petit tour du côté de La Fourchette : la note était encore meilleure, 9,4 sur 10. Cuisine 9,6 sur 10, service 9,7 sur 10… « Cuisine raffiné », « service diligent ». Aucune fausse ou mauvaise note…
Je devais rendre une belle invitation à un ami cher. J’ai donc réservé, quasi sûr de ne pas me planter… Et quand je suis arrivé, c’est là que le flan d’éloges est tombé par terre… Restaurant à moitié vide pour un jeudi soir. L’ennui sautait aux yeux autant que le nombre de cheveux bleus… Notez, cela avait l’avantage du calme.
Velours rouge tendu au mur, mobilier noir, suspensions de verre : la déco n’a pas varié depuis des lustres mais n’a pas encore le charme patiné de la nostalgie. Le service était usé aussi. Pas désagréable mais usé comme les nœuds papillons des serveurs… Passons sur les breloques, vint la découverte de la carte.
Du classique : jambon de parme (20€), anti-pasti bien sur, mais aussi du plus hasardeux : velouté de châtaigne au homard (américain) (sic). Que faisait-il ici, naufragé dans sa soupe ?
J’ai testé les anti pasti (25€) car c’est dans les classiques qu’on voit de quel chêne se chauffe le chef… Mon assiette est arrivée, il y avait de tout : toast grillés au goût de foie, salade de girolles froide, roquette, galette de polenta tiède… mais le détail qui m’a fait de la peine, c’est la tomate tranchée avec des rondelles de mozarella entre, transpercée par un pic façon cure dent…Ça n’était pas mauvais, mais ce n’était pas bon, ça n’avait juste pas l’envie de vous enchanter.
J’enchaîne sur les langoustines poêlées, purée de brocolis et son croquant de parmesan (37€). Les langoustines étaient mal fagotées dans l’assiette. La présentation avait un visage de fin de droit. Le goût pas mieux dans le renoncement. Des langoustines trop cuites, réchauffées a la poêle ne font jamais des langoustines saisies minute… La purée de brocolis pas engageante non plus.
Parlons des vins. Pas de fausses notes, des valeurs sûrs mais des prix élevés, sans honte (Brunello de Montalcino 136€)
Bref, que retenir de cette soirée? J’avais voulu gagner du temps en cherchant les bons plans numériques, j’en ai finalement perdu en franchissant la porte de Conti… Et mon ami? Il ne m’en a pas tenu rigueur. C’est à cela que l’on jauge l’amitié. En vrai.
Le Conti – 72 rue Lauriston – Paris 16eme
01 42 27 74 87
Tous les jours sauf le dimanche inutile de réserver.