La Scala, le saut à l’élastique

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  Il n'y a pas longtemps pour le Figaroscope, je suis allé dans un restau pas mal du tout. Il s'agit de la Scala sur les grands boulevards. J'y étais allé dans la perspective d'entrainer quelqu'un dans un repas d'affaires… Voila ce que cela a donné…

Bon d’accord, pour les repas d’affaires, on ne sera jamais assez précautionneux : les petits plats dans les grands, ronds de jambe et salamalecs. Vous connaissez la chanson de ces messes basses pompeuses, cet ennui sans nom, le babil policé des grands garçons, les hymnes martiaux, le vocabulaire normosé… Stop, il y a un moment où tout cela n’est que singerie. Le vernis est certes épais, mais il s’agit de le décaper, histoire de voire ce qu’il y a sous la coquille. Un poussin, une larve, un petit dinosaure, un coucou, une chèvre, un ouistiti, un lynx, un iguane ? Notre suggestion du jour: embarquer votre repas d’affaire (un dernier round avant l’embauche d’un candidat) dans un cadre un peu moins bucolique que tout ceux cités tout autour et faire une plongée dans le réel. Logiquement, vous allez rigoler, en savoir plus long tout en faisant des éconocroques à votre entreprise. Corporate ? Corporate forever !

Le saut. Ce restaurant des grands boulevards ne paie pas de mine, la traditionnelle terrasse grignotée tranquillement sur le trottoir, le grand bar, les tables assez serrées, et surtout une ambiance électrique. Logiquement, votre premier communiant va se demander quelle mouche vous a piqué… Le réel, mon ami ! Ici, la porte s’ouvre régulièrement (normal, l’adresse est bonne donc archicourue), et l’hiver, il a de quoisursauter. Il y a des enfants mal élevès qui piaillent dans les oreilles de parents tétanisés par la vie. Les petits cadres qui s’alignent sur les décibels. C’est un joli tohu bohu avec quelques bousculades un peu partout. Logiquement, votre candidat va devoir s’adapter à ce qui constitue peut être sa future clientèle. Est il à l’aise ? Plisse t il du naseau ? Joue t il sa pimbêche, sa princesse effrayée. ? Commerce t il avec les enfants en haut parleur ? A t il la réplique avec les serveurs ?

Le coup de la tuerie. Commandez pour lui, une « panuzzo ». C’est une création maison, une vraie tuerie. Voilà donc arriver une sorte de sandwich géant langé dans du jambon de Parme. C’est assez curieux comme engin, mais c’est comme ça : une sorte de pizza calzone qui serait passée dans un étau, un portique de lavage auto. De l’extérieur, c’est rustique et tranquille, un peu mastoc, mais c’est lorsqu’on ouvre que le visage du bébé cadre devrait s’éclairer. D’abord une fumée blanche quasi papale, ensuite, le fromage (gorgonzola et mozzarella) se répand charriant avec lui quelques morceaux d’asperges arty. Ca brûle bien sur, mais c’est fameux dans le genre rentre dedans. C’est tout l’art des pizzas, nourritures scélérates par excellence, on hésite puis on plonge. Ensuite on devient comme des chiens. On s’appelle Pavlov. On mange comme pris de frénésie. Il faut sans doute être généreux dans sa vie, (dans son cœur, dans son boulot) pour se lancer la dedans. Si notre bébé requin avale tout, c’est bon signe, il vous prêtera sa gomme de bon cœur, fera des heures sup, emportera du travail à la maison. Bon chien. S’il mégote, laisse dans son assiette, fait sa pâmée, c’est que le plan que vous lui proposez ne lui convient pas.

Mais encore…

Faut il y aller ? Pour l’ambiance et les plats rentre dedans, la grinta du chef.

Est ce cher ? Pour deux appétits junior et un adulte, 102, 45 euros, ça passe.

Scala, 11, bd de Bonne Nouvelle, 75002 Paris (01.42.36.01.30). Ouvert 7 jours sur 7.

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  • radicchio
    24 mars 2010 at 11 h 03 min

    Mah, je ne connais pas ce restau en particulier mais je suis navrée par l’état de la restauration italienne à paris. Pizzerias comprises…

  • Orélia
    24 mars 2010 at 12 h 43 min

    Ai testé suite à vos conseils, et suis trèèèèèèèès déçue…Pizzas très moyennes(la pâte était très difficile à couper même avec un coûteau à steack!) avec des ingrédients de qualité médiocre (rien de comparable avec les produits utilisés à la Pizzetta par exemple), déco franchement déprimante (mais nous étions prévenus) et le service de bonne volonté mais approximatif… Bref plus un restau de sortie de ciné à 23h qu’un lieu pour repas d’affaires de mon point de vue…

  • Georges
    24 mars 2010 at 14 h 11 min

    haaan, connais bien l’endroit, ex cantoch de fin de soirées improvisées avec amis ex voisins du lieu dit. J’adorai fulminer auprès de la patronne bourrue qui m’ignorait copieusement me préférant mes amis gays ; étais surement trop dérangeante dans ma féminité. Du côté de l’assiette, c’est du bon, du simple, du solide, les pâtes remplissent leur office à la française (en plat unique) et le pif rosé piquaille comme il faut ; sûr qu’il faut pas y aller pour une soirée d’amoureux (quoique… c’est là qu’on voit si la bulle tient encore le choc de la réalité), rien de romantique dans cette Scala là mais pour se remplir la panse et assouvir envie de pasta tard un soir de semaine sans chichi sans blabla, e perfetto ! (mouai je parle pas ritalien, j’adorerai alors je fais genre.. tout le monde s’en fout, m’est égal, envie de bavasser, blablablablabla)

  • topcheaf
    24 mars 2010 at 14 h 31 min

    Qu’en est-il de « Non Solo Cucina » (dans le 16e) dont vous nous disiez le plus grand bien?

  • onsecroyaitchic
    24 mars 2010 at 19 h 50 min

    bof bof , on a connu FS plus en forme