Pour le Figaroscope, un petit haché menu …
Assurément, la Rotonde Montparnasse appartient à ces restaurants qui ne défraient pas la chronique. Pas d’espumas, de petits pois littéraires, de sole au Nutella. Non, cette table fait partie des meubles. Un meuble d’angle (Montparnasse/Raspail), une sorte de vaisselier, vaisseau d’un autre temps. Du reste, la clientèle semble avoir été livrée avec. Vintage comme les velours des banquettes, la rondeur des cuivres, il y a là comme un temps préservé, révolu mais délivré tel quel,nickel. Que des bons vivants, gentiment nantis, bien couverts, aisés, paisibles. Comme un fleuve velouté, sans effraction. Quelques tourments parcheminent quelques fronts mais il y a ici comme une bonté datée, Claude François, années 70. Un jour malheureusement, on viendra raviver le décor comme on vient de le faire assez discutablement au Vagenende, et là, on se mettra à grommeler, dire des gros mots comme si le temps avait besoin d’être rattrapé. Il file, laissons le faire, prenons le notre: dinons à la Rotonde.
L’assiette. Elle est sérieuse, presque provinciale dans ses portions. La cote de veau tradition couvre l’assiette, la frite a de la tenue. Il y fait bon d’y promener les couverts, on tombe toujours sur quelque chose. Cuisson respectueuse, accompagnements dociles. Il y a à la Rotonde comme une tranquillité dans la vie des plats. Ils sont bordés par de bonne provenance ce qui confère à l’adresse une sérénité bonhomme. On a l’impression de voir un camion bouchant la rue pour une livraison avec l’évidence de sa vocation (<ben quoi je travaille!>). Les plats prennent leur temps, leur aise, ajuste la casquette. Le vacherin a de la présence, chantillionne doucement, n’est pas servi gelé. En fait, la Rotonde c’est le genre de restaurant dont on doit rêver lorsqu’on s’est longuement absenté de France. Tous les plats du répertoire sont là, fidèles,au garde à vous, pas bégueule, bon enfant et de bonne facture.
MAIS ENCORE…
La clientèle. Vintage à souhait avec quelques collectors, bonne ambiance profondément bourgeoise et commerçante
le service. Bonne démultipliée avec efficacité, sourire ; mécanique à l’aise et stoïque.
Est ce cher ? Dans ces brasserie-restaurants, la portion est profonde, la banquette également, 129€ à deux, c’est le tarif. Cossu mais justifié.
Faut il y aller ? Oui, c’est bien.
La Rotonde Montparnasse, 105, bd du Montparnasse, 75006 Paris. Tel. : 01 43 26 68 84. Métro : Vavin.
(photos F.S)
Thierry Richard
12 janvier 2012 at 10 h 07 minQue j’aime cet endroit ! Un précipité de l’esprit de Montparnasse. Filez direct au rez-de-chaussée dans la salle du fond. Vous y déjeunerez avec Modigliani.
Thierry Richard
12 janvier 2012 at 12 h 43 minEt ce carnet de réservation (où mon nom figurait à côté de celui de Kiraz…) !
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=293699423998695&set=a.155332554502050.25436.126720557363250&type=1&theater
michel szer
13 janvier 2012 at 9 h 03 mincher ami,y a t il des portions parisiennes et d’autres provinciales?Je préfère ce genre d’assiette que ces pointillés de légumes de poisson rectangulaire ressemblant aux surgelés,je ne parle pas de la viande elle est souvent inexistante pour cause de cholestérol,la photo est belle la cote aussi,merci pour l’adresse car je n’aurais pas eu l’idée sans votre article d’y entrer.