La Cigale d’Or, à Seillonnaz, tombée du ciel

Il faut bien une petite heure pour rejoindre Seillonnaz (Ain), près de Lyon. La route passe son temps à s’émincer. Tous les quarts d’heure on change d’épaisseur de l’autoroute à la quatre voies, puis à la départementale, enfin à la communale.


On imagine alors l’étonnant itinéraire que doivent suivre les clients de la Cigale d’or, le restaurant de Fabienne et Nicolas Serrano (04.74.361.361). Lorsqu’on arrive dans le village vers 19h30, on a presque envie de dire d’une voix fluette :  « Y a quelqu’un ? ». Grosso modo, on devait être quatre. Le chef et son épouse et nous, les deux seuls clients de la soirée.


Dehors, la neige, un froid mordant, des paysages magnifiques, fiers et droit, poudrés au sucre glace. Dans ces cas là, on se sent comme concernés. Presque solidaires. On forme une équipe.


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Les menus sont bigrement travaillés à des prix angéliques. Ca commence à 31 euros pour de la cuisine niveau une étoile: éffilochée de tourteau et de crevettes, avec de l’huile d’argan, relevées au gingembre et soutenue par un mille feuille de granny smith. Ensuite, râble de lièvre, mariné puis rôti avec, saisis au wok des légumes racines sauce poivrade relevée au vinaigre de coing. On se dit alors, sous les voutes en pierres jointées du restaurant qu’il faut être fou pour s’installer ici, loin du monde, loin des regards. Et cette folie nous plaît en ces temps raisonnables.


Il faut bien sur aller dans cette table. Non la soutenir par pur militantisme (quoique) mais surtout parce que c’est très bon et pas cher.


Web Map



(photo F.Simon)



  • Gould
    10 janvier 2009 at 20 h 39 min

    Mais pourquoi les chefs se prennent-ils pour des Portzamparc de cuisine avec leurs tours de nourriture???