L’ Ami Louis est il le plus mauvais bistrot au monde ? (suite)

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Plus de renseignements sur ce restaurant hautement pittoresque…

Pourquoi irez-vous ? Pour le battement des portes battantes, l’arrivée style western. N’oubliez pas de prendre votre respiration. A côté, l’escalier du Lido, le perron de l’Elysée,  c’est du pipi de chat. Décadence snobish entre poétique et absurde néo-chic à la Greenaway.

Le casting est impressionnant, devant, vous il y a la terre entière assise autour des treize tables (52 couverts). À la limite, la seule personne inconnue, c’est vous !

Le poulet frites est un des meilleurs de la capitale. C’est un coucou de Rennes (provenance : Paul Renault  ).

Ce qui cloche

Le foie gras. C’est vrai, le critique british a raison, il n’est pas fabuleux. Cela dit, ce n’est ni un pâté, ni un sac de nerfs. C’est un foie gras très banal, servi de façon spectaculaire en deux grosses tranches  prix tout aussi déridants : 58 euros. Le truc (que fait tout le monde), le partager à deux.

La réservation. Dieu qu’ils sont casse-pieds ! Cela ne répond quasiment jamais et attention, vous allez peiner pour décrocher une table, sauf pour le déjeuner. Armez vous de patience, jouez les listes d’attente sachant qu’il y a de (gros) habitués remplissant régulièrement le restaurant à qui l’on ne refuse rien. Tentez également 19h, là on redonne les tables ; ainsi qu’à 22h30 pour la deuxième salve sexy. Jouable. Attention, soyez courtois avec monsieur Louis (en place depuis 33 ans) , même si voix est joviale, il ne faudrait surtout pas lui marcher sur les pieds.

Les prix. Délirant mais bon, vous êtres prévenus ! Coefficient des vins 4 à  5 pour les premières bouteilles, 2,5-3 pour les belles. Cave exceptionnelle de 21 OOO bouteilles (900 références).

Morale de l’histoire. Il y a à Paris beaucoup de bistrots épatants, mais celui-ci est singulier dans sa dimension mondaine, à laquelle on peut rester insensible. L’expérience Ami Louis est unique, tordante et ruineuse. Il faut y aller en forme, décomplexé et surtout pas avec un balai dans le dos.

 Revue de détails

Homme clé : monsieur Louis Gadby, c’est lui, monsieur Louis. Il y a même un château Louis proposé à la carte (lancez -le là-dessus, il est intarissable : il y participe).

Portables : au début, tout le monde y allait, maintenant, ça c’est calmé avec toujours quelques mal élevés.

Cigares : il y avait une superbe cave à cigares, rasée après la loi.

Prix du café : 7 € .

Pain : (moyen) de chez Kayser.

Voiturier : non, du reste, lorsqu’on a un chauffeur, a t on besoin d’un voiturier, dites moi ?! Sinon, la maison bénéficie d’un abonnement auprès de la G7. Sinon métro à Arts et Métiers ; ingarable dans le coin.

Salons : non.

Climatisation : non, mais poêle Godin (depuis 2001) fonctionnant du 1er novembre au 21 mars.

Plan flambeur. Pas compliqué, faites comme tout le monde, vous prenez toute la carte des entrées : foie gras (58€), jambon pata negra (54€),confit de canard froid (39€), escargots (40€), saint jacques à la provençale (60€) ; asperges vertes (69€-) puis, le poulet entier pour deux (79€), pour terminer avec des fruits rouges (24€) et si l’on veut se faire peur, une la Tache à 1938€, pourboire 20€ soit 2381€ pour deux. Ah pardon, deux cafés, + 14€.

Plan malin

Partager le foie gras (58€), le poulet (79€), deux cafés (14€), un gigondas à 56€, c’est parfait. Soit :  207€ pour deux.

People : Jacques Chirac, deux fois par mois (prend des entrées et un poulet) table des fruits ; François Pinault (fleurs), Johnny Depp avec Tim Burton (pendule), Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal (fruits), Carole Bouquet (fruits) ; cette semaine Robin Wright, la nouvelle égérie de Gérard Darel.

Tables en vue : Fruits, bien entendu, tout au fond à gauche ; la carré est très prisée pour les grandes tablées ; la pendule a ses adeptes.

A éviter : la milieu, un peu coincée ; la carré bis dans l’entrée (superbe spectacle) mais toutes  tiennent la route.

La plus discrète : Linge (Warren Beatty, Polanski).

Le meilleur moment : dimanche soir, vers 21 heures 30.

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Pratique

L’Ami Louis, 32, rue du Vertbois, 75003 Paris (01.48.87.77.48). Fermé lundi et mardi. Et du 19 juillet au 25 août. Métro Arts et Métiers. Plus d'infos MAP

L'ami Louis

  • rocia
    24 mars 2011 at 10 h 44 min

    bistro souvent, et que la première photo avec le foie gras et jambon, mmm, j’ai voulu Voyage, devra attendre passagens aereas promocao

  • Claire
    24 mars 2011 at 14 h 23 min

    Les nantis se choisissent parfois des endroits où la hauteur des tarifs leur garantit d’être en bonne compagnie – c’est incompréhensible pour le commun des mortels de se retrouver avec de tels prix pour une assiette qui n’en vaut visiblement pas la peine, mais en fait il y a une vraie bonne raison pour cela : seuls les vrais fortunés peuvent se payer un tel déjeuner au bistrot sans sourciller!

  • Georges
    25 mars 2011 at 2 h 18 min

    L’Amis Louis est inclassable et sans aucun doute unique dans son style.
    Les fraises de bois à la créme double en fin de repas c’est une tuerie…

  • Vigoureux
    25 mars 2011 at 15 h 47 min

    Une incompréhension d’un endroit, d’un homme et d’une certaine forme d’insouciance font coulé beaucoup d’encre chez nos amis journalistes anglais reliés par notre presse française. L’ami Louis et son emblème Mr Louis Gadby, le plus mauvais des bistrots au monde? Il est vrai, ce n’est pas l’endroit d’une cuisine fine, c’est l’endroit du partage de très bons moments et de détentes autour de plats simples (les plats du Dimanche partagés chez nos parents et grands parents) pour les quels, les vins référencés sur la majestueuse carte se subliment!
    Ce n’est surement pas le plus grand restaurant du monde et Louis Gadby a toujours défendu le talent des « Grands chefs » de notre pays, sans pour au tant prétendre appartenir à cette classe de chefs qui honorent notre savoir faire en terme de gastronomie. Par ailleurs, j’ai pu souvent constaté durant mes 7 années passées au contact de Mr Louis, voir à des tables des grands noms de la cuisine française. Les clients, il est vrai, fortunés viennent chercher en ces lieux un endroit de détente, d’amusement, de courtoisie….. de qualité détendue, où le « déguisement » en costume d’homme d’affaire n’est pas obligatoire, où les photographes à la recherche de scoop, ne sont pas forcément les bienvenus.
    La moralité de cette histoire et de ce pourquoi elle fait couler de l’encre, est que les gens qui réussissent dans leur domaine d’activité et qui s’enrichissent au travers de leur talent sont mal vu aujourd’hui dans notre pays et cela est valable qu’il s’agisse d’un puissant homme d’affaire que d’un « truculent » bistrotier!
    Alors longue vie à tous les Amis de l’Ami Louis et à son représentant Mr Louis Gadby!