L’ Ami Louis est il le plus mauvais bistrot au monde ?

Il y a peu dans le Figaro quotidien, nous nous posions la question…

L’Ami Louis est-il vraiment le plus mauvais restaurant au monde ?

Dans sa dernière édition d’avril, le magazine Vanity Fair étrille singulièrement le bistrot l’Ami Louis, temple mondain bistrotier couru par toute la planète…Voyons voir.

Oh bon sang de bois, quelle raclée notre confrère anglais A.A. Gill vient de mettre au bistrot parisien, l’ami Louis. Un véritable fessée ! Une sorte de défoulement où notre ami décrit le lieu comme un triste wagon de seconde classe des Balkans. Un défoulement coutumier chez nos amis britanniques qui, dès qu’ils relâchent leur chope de bière tiède , s’en viennent à Paris, vocifèrent dans l’Eurostar dans leur téléphone puis arrivent dans la Capitale pour en découdre. Je les connais par cœur. J’en récupère chaque année venant pleurer hypocritement sur l’épaule, s’arrachant faussement le cœur : <Paris, c’est de la meuwrde ? N’est-il pas ? La gastwonomie, c’est finiii ?!>. À  chaque fois, il faut les treuiller, les réconforter, leur sortir des vacheries qui les rend rosissant d’émotion. Alors donc, L’Ami Louis, le plus mauvais restaurant au monde, My good lord, faudrait-il prendre A.A. Gill par les bretelles de son pantalon à carreaux et l’emmener dans d’infâmes gargotes londoniennes ? Non, l’Ami Louis n’a jamais été l’ambassade de la gastronomie. C’est juste un bistrot. Le bistrot le plus célèbre au monde. Et cela chiffonne nos amis que nous triomphions, même dans le dérisoire. C’est vrai :  le foie gras n’est pas fabuleux , les escargots sont grassouillets. Mais pourquoi le monde accourt-il dans cet univers ? Tout simplement parce que l’Ami Louis est roublard, truculent, drôle, frondeur. Il s’amuse de la vie, des clients, balance les manteaux dans les rambardes suspendues.  Les serveurs sont comme dans un film de Jean Gabin, frondeurs, presque insolents mais roués, goguenards. Marrants, quoi, de qui effrayer un Rosbif, tourmenter une chaisière. L’Ami Louis n’est pas fait pour les critiques gastronomiques, ni les gens chatouilleux. Il est fait pour les snobs, les mondains, les clients des palaces ; ceux que la vie amuse et qui ne sont dupes de rien. De Chirac à Woody Allen, en passant par la terre entière, les plus jolies filles,   on vient ici célébrer une certaine insouciance, vérifier la souplesse de sa fortune, se taper un superbe poulet rôti avec ses pommes allumettes. L’Ami Louis fait partie des institutions dérisoires qui nous donnent envie d’être milliardaire. Et d’en rigoler.

 Demain: tous les renseignements pratiques