Joe Allen ? Ouin !

 

JoAllen

Pour le Figaroscope qui sort aujourd’hui avec un spécial New York, j’ai visité à Paris quelques restaurants américains, en voici un…

Au moins, avec les restaurants américains de Paris, ce qu’on ne peut surtout pas leur reprocher, c’est leur empathie avec leur inspiration… C’est presque toujours un cantique sincère sorti des entrailles. Les patrons sont souvent de vrais fans, ils achètent leur crème à raser à New York, et y sanglotent dans un mouchoir made in USA. Du coup, on hérite d’une clientèle de la même sincérité, venue croquer un petit bout d’Amérique, quelque chose de Tennessee. Joe Allen appartient même à ces tables historiques des Halles. Elle était là au tout début et depuis n’a pas changé d’un iota avec son zinfandel et son juke-box à néon. Mêmes lumières tamisées, murs de briques, posters d’exposition, affiches de concert.  On pourrait s’en tenir là, siroter une marguerita au bar, commenter le passage des tablées. Mais il faut aussi manger…

Le poulet barbecue. Lui aussi, il est content là. D’ailleurs, il s’est déguisé en Joe Allen. Il s’est enduit d’une sacrée sauce barbecue, il est méconnaissable. A la limite, il aurait pu passer la soirée, lui aussi, tranquille au coin du bar, sous sa capuche sombre, on l’aurait laissé en paix. Mais bon, malgré la pénombre étudiée de la salle du restaurant, il y a bien un moment où les couverts tombent dessus. Là, c’est un peu moins bien, disons, que la chair du poulet est comme l’écran neigeux des télévisions lorsque les programmes sont terminés. Là aussi, c’est terminé. Bonne patate au four mais pas bien cuite (peau molle), coleslaw et voilà. Cela dit, il y a de quoi manger, c’est le style de cette cuisine : très physique et décidée. Lorsque les assiettes arrivent, il ne faut pas jouer les mauviettes et le petit en doigt en l’air, mais foncer aux biscottos.

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Banana Split. On se dit alors qu’on a mérité une récompense, celui de ce dessert mythique. La banana split, c’est un grand moment, celui de la rencontre d’un fruit qui s’adonne sous le knout enjoué de glaces tricolores avec nappage de chantilly, de chocolat chaud, de vermicelles fluo et autres amandes grillées. Ça peut être très bon. Comme très mauvais. Ici, deuxième choix. Plat immobile, même pas bon, glace dure et difforme, chantilly plâtreuse collant au palais, sans cœur. Un seul commentaire : ouin !

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Le service. Très efficace, souriant et utile.

La clientèle. En pleine phase avec le restaurant, cela donne une atmosphère. Beaucoup de grandes tables, de collègues et d’amis, venus prolonger la journée de travail dans une décompression décibellique dédoublée par la musique qui monte au fur et à mesure.

Est ce bon ? Euh, pas franchement.

Est ce cher ? Pour l’abondance, cela va. Mais pour le rapport qualité/prix, cela devient discutable. Formules intéressantes au déjeuner à 14 euros et le soir à 22,50 euros.

Faut il y aller ? Humm, j’hésite. Allez : non.

Joe Allen, 30, rue Pierre Lescot, 75001 Paris (01.42.36.70.13). MAP

  • Insane
    5 mai 2010 at 17 h 21 min

    Je me permets de vous donner deux adresses qui vous feront croire à New York le temps d’un instant :
    Tout d’abord,
    Schwartz’s Deli – 16, rue des Ecouffes – Paris O4
    et non loin …
    Breakfast in America – rue Malher, juste après le café le « Dôme » – Paris 04
    En espèrant que cela vous plaise 🙂

  • vjoly75@gmail.com
    5 mai 2010 at 18 h 04 min

    c’est sur
    faut pas y aller
    l’Amérique est trop loin

  • Fulgurances
    5 mai 2010 at 18 h 17 min

    C’est drôle que vous parliez de Joe Allen parce que justement, pris d’une folle envie de partager un burger digne de ce nom, nous y avons déjeuné samedi dernier et là, patatra!
    Un peu tristoune ce burger, il n’avait pas le twist que l’on avait imaginé, il n’avait pas non plus la rondeur à laquelle nous aurions pu nous attendre, rapport aux assiettes brunch gargantuesques que nous voyions défiler… bref,nous sommes restés sur notre faim!
    Cela dit, un bon point pour leurs frites de patates douces, croustillantes avec ce petit goût sucré, à croquer…Mais, de là à dire qu’elles sont l’argument de la visite…

  • doucette
    6 mai 2010 at 3 h 50 min

    http://www.academiedesvinsanciens.org/archives/2284-Rayas-au-restaurant-Patrick-Pignol.html
    y a les soit disant professionnels…et puis il y a des amateurs passionnes.

  • Djinnz
    6 mai 2010 at 9 h 49 min

    Joe Allen…je n’y étais pas allé depuis des années. Retour un dimanche midi…
    C’est bondé (bon, dimanche midi, 14h, à Paris, c’est vrai que c’est dur).
    Hamburgers pas énormes, boh, pas « mauvais », mais à part le tarif, la différence avec McDo n’est pas si flagrante. Frites correctes, dessert oubliable.
    Service toujours charmant et efficace, mais ça fait quand même très cher pour une cuisine à peine du niveau d’une gargotte de province des US…
    Faut-il y aller? Si vous me suggérez de bonnes adresses à Paris centre pour un dimanche 14h (merci d’avance), non!

  • Claire
    6 mai 2010 at 13 h 05 min

    Allez c’est vrai que c’est pas le meilleur burger de Paris, mais on mange pas trop trop mal (bonne salade au poulet / légumes/ sésame) et je ne sais pas, il y a un truc qui fait que c’est sympa. En fait c’est le contraire du Cofee Parisien : on y vient plus pour l’ambiance que pour l’assiette. Je précise aussi que les enfants y sont très bien accueillis pour le brunch du dimanche matin (seulement dans la salle du fond, ce qui permet aux fétards de récupérer tranquillement de leur soirée de la veille dans la première salle).

  • Milgeia
    11 juin 2010 at 16 h 09 min

    Tiens je voulais justement mentionner les deux adresses ci-dessus !
    Par contre l’accueil du schwartz deli est glacial, et les prix pratiqués sans doute un peu élevés !
    (mais le Obama du Breakfast in America, celui de la rue des école, est dangereusement addictif)