Jeremy, en bonne compagnie au Jardin des Plantes

Quand il commence soudain à faire beau, on est tous à la recherche d’un endroit joli pour flâner, se reposer, respirer l’air retrouvé. Le Jardin des Plantes réunit tous ces possibles. Seule chose : il serait dommage d’y aller seul. Ici, c’est le palais des amoureux. On s’enlace, on s’embrasse, et en public, ben voyons.

jardinplantes1Il règne comme une odeur de printemps flottant, une atmosphère de drague, comme si les esprits se réveillaient après un long sommeil. On se touche à nouveau et la découverte du corps de l’autre devient comme un nouveau rituel. C’est épaule contre épaule, ou bien les jambes les unes sur les autres, assis sur la cuisse de son compagnon : ça doit être rudement inconfortable.

Alors, évidemment, les poussettes qui crissent sur les graviers beige paraissent légèrement incongrues. Avec leurs cris stridents, les enfants détonnent dans le paysage. Les mamans sont obligées de gronder : Baptiste et Mathilde ont franchi les allées, ils piétinent maintenant frénétiquement les plates bandes, poursuivis par de vils vigiles aux coups de sifflets ravageurs !

jardinplantes3A l’ombre, quelques étudiants respirent l’Italie. Ils sentent encore la craie et plongent leurs nez distraits dans des livres dont les couvertures endormiraient un mort. C’est un peu le folklore du quartier : QG des vieilles profs de latin attendrissantes qui divaguent ici entre deux cours, humer leurs cigarettes et l’odeur des premières fleurs.

A droite, dans la serre tropicale, la moiteur s’empare des jeunes tourtereaux. On observe les plantes rares, dans la pénombre, et mieux  vaut être attentif à ses pas. Dans le long de la colonne vertébrale, un mince filet de sueur ruisselle jusqu’au bas du dos : quelle chaleur ! Mais le spectacle mérite quelques sacrifices, car lorsqu’on grimpe un peu, on atteint un rocher, sorte de grotte rocailleuse (est-elle vraie ?), et de là haut, on scrute l’horizon.

jardinplantes2L’après-midi s’étire en longueur. Les poussettes se font plus rares. Sur l’herbe qui longe la serre, les corps culbutent, le coeur en fête, tandis que titubent les bourgeois, sourire au lèvres. Mais avant de partir, il ne s’agit pas que de prendre du bon temps : on peut aussi apprendre. Les plus téméraires s’arrêtent sur les pancartes. On peut facilement épater sa dulcinée, pour peu qu’on ai révisé la veille en repérant les lieux, et pour peu que ça l’impressionne…

Jérémy Collado

Jardin des Plantes

57 Rue Cuvier, 75005 Paris

  • Falbalas
    11 mars 2014 at 11 h 10 min

    Ma fille habite rue Cuvier – latéral du Jardin des Plantes – et chaque fois que je monte à Paris (j’habite Nîmes) je fais un tour au Jardin des Plantes dont je ne me lasse pas. Une vraie merveille ce lieu.