Japon: 48h à Tokyo, premier jour à la recherche de la confidentialité

Japon 2010, vue hotel Park

 

 

Pour être une des villes les plus denses au monde (33 millions d’habitants), Tokyo cultive méthodiquement un luxe intime, la confidentialité. Elle est d’abord sur les visages. Nul ne peut dans la demi-seconde connaître le sentiment qui pourrait froisser une âme. On sait rester ici impavide. Afficher un visage lisse, parfois même privé de son sang, comme un masque de théâtre.  Il arrive même que Tokyo semble jouer un vide sidéral. Comme si la ville était devenue étrangère à elle-même. S’est mis en place un chaos cacophonique (le mille feuille sonore des magasins d’électronique). L’intime  procède alors de la spéléologie et lorsqu’on y parvient, cela crée des joies que l’on décrit comme indescriptibles (la confidentialité encore). Voir traverser des milliers de personnes au carrefour de Shinjuku appartient à ces exercices que même les fourmis doivent nous envier. Pourtant Tokyo, au visiteur d’un jour, semble d’une totale transparence. Tout s’affiche ici de la couleur des fleurs de l’érable, à la variation du taux de gras dans le thon toro. La ville communique tout d’elle : variation et composition de l’air. Les magasins sont dantesques dans leur surenchère : jusqu’à 55 variétés de sels différents proposés chez Isetan, l’électronique la plus échevelés, le marché aux poissons le plus démentiel de la terre. (Tsukiji). Pourtant, il y a un bien un moment, où l’on veut rejoindre une autre ville, plus subtile, moins clinquante et dominatrice. Finalement, Tokyo retrouve la forme d’une ville, avec ses proximités, ses complicités. Elle devient même attachante, paisible, douce et sensuelle… On réalise alors que l’ombre de la lune reste la même sur les quartiers trépidants. Et sur le cœur des hommes.

9h

Park Hôtel Shiodome

Parmi nos préférés, à Shiodome, idéalement placé à deux minutes de Ginza, le Park Hotel avec des chambres impeccablement modernes et un service hautement souriant propre  à dérider les Français ronchons. Bonne base pour rayonner avec comme restaurants, les tables supervisées par le chef Tateru Yoshino, également présent à Paris au Stella Maris.

 Si vous cherchez l’hôtel nostalgique, c’est maintenant loupé pour  le Capitol Tokyu Hotel, celui des Beatles (1966, il s’appelait alors le Hilton), maintenant, c’est un building géant avec à l’intérieur,  254 chambres. Pour ce faire, réservez plutôt  au Hilltop Hotel irrésistible dans sa partie ancienne (1954),  avec son bar  Mon Mont et ses neuf tabourets, tout autant craquant ; excellentes tempuras paraît il au restaurant de l’hôtel. On ne saurait séjourner à Tokyo sans avoir au moins essayé un Love Hotel, ou pendant la journée, les séjours sont tarifés à l’heure. Il est préférable de ne pas y aller seul. Quartier Kabuki-chô, descendre à Kamiyacho (www.love-hotels.jp) ou encore Shibuya .

(photos F.Simon,vues du Park Hotel)

Japon, Tokyo, Park Hotel