Humm…démarrer à chaud…

Parfois, on devrait se retourner sur notre étrange façon de manger. Certes, notre cuisine est admirable mais parfois nos repas ne tiennent pas compte de ce que souhaite l'estomac. Bien souvent, on oublie que celui-ci reste un muscle assez simplet. Le canarder d'une vingtaine de saveurs, ce n'est pas tellement son truc.

Ca, c'est du domaine de la tête d'empiler, de jongler avec les nuances (elle pense). Alors que notre estomac panse. Il est là en train de se demander quelles sont ces douches, ces matières, ces consistances, ces condiments qui, au bout d'un moment, le rendent dingo, exclu. S'il y a une chose qu'il n'aime pas bien non plus, ce sont les chauds/froids. Rien de plus étrange ainsi que de débuter un repas avec une touche glacée. Même s'il s'agit s'un sorbet à la betterave, au yuzu ou au tapioca, imaginez la tête de notre fors intérieur. Il se recroqueville, commence à sortir les mitaines, refermer les volets.

L'idéal, c'est de commencer par du chaud. Comme un bouillon par exemple. Un soupe, un consommé, un potage. La cuisine japonaise est assez douée en la matière puiqu'elle pense à cette dimension précise. Elle amadoue l'estomac par un bouillon aérien, une soupe miso. Alors le calme, la détente peut arriver, apaiser le corps, le délier, l'ouvrir pour le repas. Il faudrait également terminer de la sorte et non par une glace qui vous coince les doigts dans la porte. Une note chaude, apaisante, allongée. Vous verrez alors que le souvenir voyagera mieux dans le temps. Et vous avec. C'est un peu comme un papier protecteur sur un objet précieux. Le chaud, c'est la soie de votre estomac.