Humm, auriez vous un mille feuille soviétique ?

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Tiens, il n'y a pas si longtemps pour le Figaroscope, je suis allé faire un tour dans un nouveau salon de thé. Pas mal…

Café Pouchkine, une légende en porte-clé
C’est toujours désarmant de voir une adresse transposée dans un autre pays. Il y a un côté attendrissant de l’évocation mais bien vite, on semble presque gêné de voir une institution miniaturisée, (étroitisée), une duplication pleine de bonne volonté mais de guingois, pour tout dire, embarrassante. C’est un peu la même chose lorsque l’on découvre les baguettes Paul Bocuse à Ginza (un peu molle, pas terrible), un faux Lacoste en Bolivie, une bouteille d’eau d’Evian au pied de l’Himalaya. La mondialisation a parfois du bon (la version de l’Auberge de l’Ill au Japon est supérieure à celle d’Ilhauesern), mais aussi du moins bon. Petite excursion dans une enclave (un corner) aménagé au rez-de-chaussée du Printemps de la Mode.
L’ambiance. C’est une atmosphère très troublante d’acheteurs (et surtout d’acheteuses) fonctionnant en état de lévitation. On sent dans l’air comme une ouate diffuse, un fluide troublant. Des regards perdus dans la tentation, des démarches d’automates et parfois l’étincelle dans les yeux lorsque la prunelle saisit un objet dans sa mire. Les grands magasins surtout dans cette dimension luxueuse déploient une féerie touchante, apaise une humanité insatiable et surtout insatisfaite. Du coup, les clientes du café Pouchkine passe dans ce petit périmètre avec le regard impérieux, sélectif, hautain (vous mate comme un porte vêtement) ou enfantin, puis repartent à la recherche du Grall (ou de la paire de pompes).
Millefeuille russe. Dans l’émotion et le regard bleuté de la serveuse russe, j’ai demandé un feuilleté soviétique, ce qui m’a valu un joli rire dont la spontanéité fusa dans cet univers perclus de codes. Qu’à cela tienne, elle alla chercher la pâtisserie dans une ample vitrine où trônaient un solide et très appétissant choix de gâteaux et viennoiseries de haute volée. Le millefeuille avait du craquant et du feuilleté, une crème un peu épaisse (légèrement collante) mais bien parfumée ; épaulé par un café vif, l’ensemble avait du propos et constitua un déjeuner de caractère.
MAIS ENCORE…
Est ce cher ? 10,20 € pour une pâtisserie et un café, pourquoi pas, c’est le tarif habituel.
Faut-il y aller ? ici comme ailleurs. Halte insolite mais trop ouverte sur le magasin pour créer l’illusion. Tant mieux, à la limite ; on a plutôt envie d’aller à Moscou pour découvrir le vrai.
Pâtisseries de belle facture, c’est à voir !
Café Pouchkine, 64, bd Haussmann, 75008 Paris. Ouvert du lundi au samedi, de 9h35 à 20h et 22h le  jeudi.

  • Luxeat
    8 octobre 2010 at 20 h 39 min

    Most of the Russian pastry traditions come from the period before Soviet Union, but it’s true that many cakes at Café Pushkin are more French than Russian.
    I don’t necessarily like the location, but i think that the cakes there are very good.

  • Tiepolo
    15 janvier 2011 at 0 h 59 min

    Je pense qu’il faut juste préciser que le café pouschkine n’est qu’une invention marketing. Il n’existe que depuis quelques années pour assouvir les demandes des touristes à Moscou…et rapporter (beaucoup) d’argent à un « nouveau russe »
    Personellement je ne suis pas fan…La décoration est un peu clinquante…C’est russe et cela se voit puisqu’on y soupoudre presque tout d’or..pour autant les pâtisseries ne valent pas les originales…