Humeur: nous sommes ….

ARles, Chassagnette, poisson

Décidément, en témoigne votre abondant courrier qui ne me parvient toujours pas, la table nous enchante. Pourquoi ? Parce qu'elle est le reflet de la comédie humaine. Vous le savez, on pourrait s'enfermer dans un restaurant, y dîner et pouvoir comprendre tout ce qui se passe en ce bas monde. Les rapports de force, les luttes d'influence, les métissages ethniques, l'économie, la médecine, la sexualité. Que sais-je ? Philatélie, colombophilie, haltérophilie. Il y a donc en ce moment un gentil tic verbal qui fait des ravages.
Et comme les dégâts des eaux, ils passent sournoisement d'étage en étage, laissant leurs auréoles insolentes (et désobligeantes) dans le plus intime des lieux, à savoir notre appartement. Là où rôdent les mânes, nos désespoirs et nos projets. Cette expression, en espérant que vous êtes bien assis sur votre chaise, c'est « sur ». « Nous sommes donc,énoncent les maîtres d'hôtel de toute la France, sur un joli beaujolais, et sur des fruits rouges et mentholés. Vous avez dans l'assiette une composition automnale conçue par notre chef, actuellement aux îles Fidji pour la sortie de son nouveau poivre vanillé. Nous sommes sur la châtaigne servie en poignée, et sur la pulpe de mandarine épépinée par nos soins. »Pendant tout le repas, la rengaine revient avec les pains (vous êtes sur le son, l'olive ou les céréales). Il n'y a que l'addition à ne pas arriver sur les chapeaux de roue.
Elle se contente de vous laisser sur les rotules.
  • C_digiorgio
    1 janvier 2013 at 14 h 06 min

    Oui et sans oublier les personnes qui sont sur Paris

  • Pierre Malherbe
    1 janvier 2013 at 15 h 04 min

    Meilleurs voeux François !
    Je ne vous ai jamais vu, mais vous adore et regrette la disparition de votre émission le dimanche matin…
    Merci pour vos conseils et avis, suggestions et parfois disgressions.
    Je n’arrive pas à trouver quelque chose d’original pour vous intéresser, mais vous assure de ma fidélité, franche comme on s’amuse à pas attraper la fumée qui se dérobe à sa main tendue.
    Pierre Malherbe.

  • bruno cantin
    2 janvier 2013 at 20 h 19 min

    De l’envie, de l’allure, que 2013 soit belle!
    Puisque nous y sommes, quid du « ça a été » ?, cher à mes oreilles, entendu ad lib. dans nombre d’endroits, et pas particulièrement les moins huppés…
    Bien à vous. Bruno.

  • Emmanuelle HERR
    5 janvier 2013 at 23 h 11 min

    « Sur » c’est sûr!
    Tics et tocs de langage en toc accrochés comme des tiques en stock…
    Aussi pauvre que ce « à la base » ou le « au final » d’un footballeur qui fait des phrases…
    Et que penser de ce fameux « pour autant » au style Jean Pierre Pernaut?
    Mais revenons à nos moutons avec cet aussi remarquable « bonne continuation » qui me laisse toujours rêveuse… c’est tout simplement moche non ?
    Sur qu’il y en a d’autres!
    Au fait, si quelqu’un pouvait être touché par la grâce afin de remplacer le « bon appétit » par un petit mot gentil, courtois, élégant et sobre: je prends…
    Merci Monsieur pour ce Focus étonnement inspirant.