Humeur: le nouvel art de se pâmer…

Il faudra s'y faire, mais rien ne vous y contraint : se pâmer pour la banalité. Ou presque. Où en étions-nous ? Les menus dégustation et l'infantilisation de la table : s'agenouiller devant le chef, accepter son inspiration du marché et son humeur du soir. Obéissance et reconnaissance. Le genre s'impose et, logiquement, la peine est sévère : nous en avons pris pour cinq ans. Et ce sous le couvert de la formule japonaise de l'omakase (laissez-moi faire, ou du moins, je vous laisse faire) : le chef prend les choses en main. Mais la grande différence, c'est que là-bas, le chef officie devant vous et travaille selon votre bobine : gros mangeur, appétit de moineau, connaisseur… Il suit votre rythme, vos humeurs et s'arrête pile lorsque vous n'avez plus faim…

Paris, le Six, plat
A présent, voici fleurir, ici et là, des plats petits avec des mariages simples. Plusieurs restaurants se sont lancés dans cet esprit minéral et druidique (comme Septime, Racines…). Maintenant, le mouvement est pris et fleurissent des restaurants lançant leurs petites assiettes facturées à prix dodus avec des compositions poétiques. On prend ainsi du poireau avec des crevettes, une sauce sibylline, et zou ! facturé 13 euros. Betteraves avec un aileron de poulet et poivre de Zanzibar, paf ! la facture grimpe. Si cela fait grincer quelques vieux barbons, dont ma pomme, cela fait la joie de ceux qui aiment se pâmer de nouvelles expériences. En plus, ce n'est pas lourd, pas encombrant, assez cher pour éviter les péquenauds et les touristes. Bref, c'est paaaarfait. Voilà où nous en sommes. Comptez sur moi pour vous annoncer les prochaines fusées en vue ! photo fs
  • brigitte vial
    4 février 2013 at 9 h 02 min

    eh bien moi j ai adoré septime!

  • Claire
    4 février 2013 at 9 h 32 min

    Hahaha, même si je l’avoue moi j’aime bien ces formules « surprise », votre point de vue est plein de bon sens !

  • Ariane
    4 février 2013 at 9 h 49 min

    Les menus imposés : oui pour aller vers des terres gustatives inconnues et seulement si le chef est talentueux !

  • Un provincial
    4 février 2013 at 12 h 17 min

    la blague du provincial : où êtez – vous allés manger après votre diner chez SEPTIME ?

  • marie
    4 février 2013 at 15 h 47 min

    suis tellement d’accord avec ça… assiettes petites dans un esprit gastro mais sans les petites surprises des gastros qui viennent construire le menu.
    j’aimerais voir ces chefs dans la construction de vraies cartes permettant un choix et une perfection journaliere

  • Laurent
    4 février 2013 at 19 h 10 min

    Entièrement d’accord.
    Ajouter à cela le dogme du vin bio & l’on obtient un diagnostic de ce qui est en train de se passer : une autocaricature de la pourtant initialement rafraichissante bistronomie !
    Dans le registre seul le verre volé m’a vraiment bluffé, chateaubriand / septime largement surcotés. Largement préféré Akrame ou Kei, dont on parle trop peu.
    Ca vous donne des envies de diners cossus dans l’ouest de Paris ou en Province, de grands bourgognes blancs & de nappes en tissus ! Ce mercredi ce sera la Madeleine à Sens.

  • Persistance
    5 février 2013 at 9 h 33 min

    C’est telllllllement bon surtout accompagné d’un tout petit, petit verre d’Apollonaris ou de cette fantastique eau minérale Corse et de ces micros gressins…. On se fout du monde intensément et sans ménagement … Mais après tout si certains et certaines aiment cela …