Humeur: l’admirable vertu des commis de salle

Rien de plus cocasse que la scénographie de certains grands restaurants. Ne parlons pas des très grands, où, là, opèrent bien souvent les pros du genre. On y retrouve une fluidité étonnante, déroulée comme un ballet, coulissant sans un mot, débrayant sur un battement de paupières, enchaînant comme dans une valse muette : chacun à sa place, dédoublant lorsqu’il le faut, esquissant un retrait, un sourire ; lançant sur une rampe de lancement un commis rosissant. C’en est même passionnant. Du grand art qui, hélas, s’effrite lorsque l’on descend en gamme. Dans ce tout nouveau palace suisse de l’Oberland, ce fut une sorte de désastre méticuleux.

Gstaad, Sommet, macarons
Les grands chefs paradaient dans les couloirs et au bar ; le directeur de salle devait vaquer ailleurs, toujours est-il que l’ensemble du service du restaurant huppé fut tenu de bout en bout par les pioupious, tout jeunes stagiaires à peine sortis de l’école. Ça fait drôle de voir ainsi des jeunes gens essayer leurs gammes quasiment en stage-école alors que les tarifs du repas sont en première classe. Ça bringuebale de toute part, les amuse-bouche sont dépareillés, le service du pain varie d’une table à l’autre (ici on tranche à la voiture, là on apporte des tartines sur une assiette). Et personne pour orchestrer la cacophonie. Parfois un directeur passe, salue les importants et file ailleurs. Finalement, lorsque l’addition arrive, le véritable responsable passe aux nouvelles. Devine la déveine et se tord diplomatiquement les poignets.
  • PATRICK
    15 janvier 2013 at 17 h 17 min

    Qn vit surtout par distraction

  • freshwater pearl bracelet
    18 janvier 2013 at 9 h 08 min

    Good article! The spirit of sharing is really impressive, and I want to share this article to my friends!