Guillaume Gallienne, à la baguette au Kinotaraya 2

Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance d'aller au restaurant avec Guillaume Gallienne qui fut l'invité d'un numéro spécial du Figaroscope… voici pour vous, le récit de ce déjeuner…

Guillaume Gallienne

Kunitoraya 2, Guillaume Gallienne à la baguette

Rien n’est plus embarrassant qu’un hôte illustre. Déjà que l’univers des restaurants est une zone infestée de parasites : les amuse-bouche, la musique, le chef, les molécules, la betterave, le piment d’Espelette, les critiques gastronomiques, les attachées de presse, les haut-parleurs, les parfums puissants, les serveurs malodorants… Aller dans ces conditions essayer de localiser la perle dans son huître… Il faut souvent écarter les branchages pour enfin arriver sur la marre, la biche dans le clair de lune. Si en plus, un personnage vient se graver dans le calendrier des postes, l’opération devient quasiment impossible. D’autant que dans cette nouvelle adresse de la rue Villedo s’entremêlent les souvenirs de naguère (c’était ici chez Pauline), la présence ouatée de japonaises en sustentation et vous comprendrez pourquoi ce papier devient impossible à faire lorsque Guillaume Gallienne est annoncé à 13h15.
Arrive t il à l’heure ? Oui, pile ! à 13h14, il était dehors les doigts plaqués à l’oreille  (un téléphone ?) .A 13h15, il pousse la porte et demande poliment la table réservée. Cela dit, fastoche, la rue Villedo est à 3 minutes à pied de la Comédie Française.

Est il sympathique ? Oui, et même drôlement. Tout de suite, il y va à fonds les ballons. Ses anecdotes sont à se bidonner, ses imitations vous mettent les larmes aux yeux. Et en plus, il s’intéresse à vous : c’est quoi ton prénom ? Tes parents, ils font quoi ? Qu’est ce t’as comme auto ? Non, je plaisante. Ce sont des questions précises, et en plus, il écoute les réponses. Du jamais vu.

Est il allé se laver les mains avant de commencer le repas ? Non, ce n’est pas bien.

Mange t il proprement ? Ah ça oui, même en causant. Et pourtant avec cette table japonaise, il s’agit d’être précis avec les baguettes ; petite boite bento avec compositions ravissantes et exquises à triple salto de saveurs et de températures, cette table est extra dans son genre.

Kunitoraya 2

Parle t il en mangeant ? Non, à ce moment, il écoute.

S’y connaît-il au moins en restaurant japonais ? Pas qu’un peu, il a joué à Tokyo,  Huis clos de Sartre sur une scène du théâtre Nô, avec l’excellent  Régis Arnaud  . il adore ce pays, imite bien les étonnements locaux, les colères froides, le glissement des parois. Même aux silences abyssaux, il donne un contours.

A t il manifesté sa satisfaction ? Oui, il semblait content d’être là et des nourritures proposées.
A t il prit les plats les plus chers ? Hélas oui, sur la facturette ici représentée, il a pris le plus dispendieux. C’est fâcheux, mais il semblait avoir faim. Il a tout terminé.
S’il aime tant le Japon a  t il fait slurp avec les udon ? Hélas non, il a fait comme ma pomme, sectionner à la dent, alors qu’il faut avaler bruyamment en se carbonisant le palais,en labourant la glotte et avoir les pompiers en direct en cas d’étouffement.

A t il signifié la fin du repas ? Non, malgré un cours à 14h45, il a attendu que son vis-à-vis se lève.

A t il retiré sa veste ? Oui au moment de la prise de udon, une  subite montée de chaleur l’a obligé à manquer de tenue, il a retiré sa veste.
MAIS ENCORE…

A t il posé des questions indiscrètes ? Non, mais il a l’art de faire dire des choses inavouables.

Faut il déjeuner avec Guillaume Gallienne ? Ah ça oui, je ne le regrette pas. En sortant, j’ai foncé acheter un livre d’Albert Camus, réserver une place pour le film Amore, une place sur le vol Paris/Oran, le vol Paris/Osaka ;  mémorisé un triptyque qui lui est cher (connaissance, reconnaissance, transmission), appris à lire dans les allées des jardins…

Etait-ce cher ? Ça n’a pas de prix.

Kunitoraya 2, 5, rue Villedo, 75001 Paris (01.47.03.07.74) ouvert tous les jours. Plus d'Infos MAP

(photos F.Simon prises lors d'une soirée Fondue avec la rubrique restaurants du Figaroscope) 

Guillaune Gallienne 2

  • Gould
    20 décembre 2010 at 10 h 49 min

    Amore, film catastroph(iqu)e.

  • hache
    20 décembre 2010 at 13 h 42 min

    remarquez: manger avec un type du figaro, faut être prèt à tout, c’est quand même le signe d’une connerie insigne? non?

  • hache
    20 décembre 2010 at 13 h 44 min

    sur la deuxième photo, c’est bien Lou Ravi? Non?

  • Gould
    20 décembre 2010 at 15 h 35 min

    ah l’anonymat sur le web, ça autorise à dire tout mais surtout n’importe quoi…n’est pas « hache »?

  • fraisetagada
    21 décembre 2010 at 9 h 33 min

    Faire remarquer qu’un homme aussi sympathique, simple et abordable (si j’en crois vos dires) que Guillaume Gallienne ne s’est pas lavé les mains avant de passer à table….c’est un grand manque d’élégance. Et surtout ça n’apporte rien.
    Je suis très étonnée et un peu déçue de votre part.

  • cécile Cau
    22 décembre 2010 at 22 h 47 min

    Quand je suis allée à Kunitoraya (2!), non seulement je n’étais pas à l’heure et me suis faite traitée pour ce faire de « boulet »! mais en plus est entrée peu après une exquise japonaise d’une élégance rare qui mangeait du bout de ses baguettes et a focalisé toute l’attention de mon prédécesseur (puisqu’il était à l’heure). Cette créature avait quelque chose d’extra culturel là aussi.

  • S
    12 janvier 2011 at 17 h 03 min

    délicieux restaurant indeed.
    s