Gran Pan, village people

Dernièrement, je suis allé faire un tour au Grand Pan, dans le 15eme. Et voila la chronique pour le Figaroscope. Et bientôt en images sur Direct 8

Bien souvent à Paris, les restaurants constituent à eux seuls des tables d’hôtes tant les tables sont serrées. C’est bien simple lorsque quelqu’un entre à nouveau dans l’établissement, on a l’impression de le sentir déjà contre la hanche. Voilà pourquoi, créer des tables d’hôtes appartient plus au concept qu’autre chose. Celles ci sont faites pour réunir les convives, les rapprocher alors que rien aux alentours n’y participe : le climat, l’éloignement, l’espacement.

A Paris, ville narquoise et insolemment individualiste, c’est tout de même cocasse de suggérer aux clients de se réunir alors que grosso modo, ils seraient plutôt du genre à dire : "dégage, casse toi" dès que l’on s’approche des ailes de leur auto. 

Grand Pan

Ici dans le 15eme c’est un peu l’inverse de Paris. Tant d’habitants, tant de proximité mais si peu de convivialité. Du coup, les restaurants sont devenus des havres de paix et de chaleur. Prenez la table de l’os à Moelle où l’on se réunit autour d’un même plat sur de larges tablées ou encore le Grand Pan, que l’éloignement écarte des chemins gastronomiques. C’est dommage car il y a là une vraie bonne table, un chef décidé, des assiettes franches du collier.

C’est un peu le bistrot du village : la porte est grande, délibérément ouverte sur le carrefour, pas du tout escamoté ou labyrinthique comme dans d’autres adresses. Ici, vous êtes bienvenu, un long et large bar superbement cuivré vous le rappelle, il y a là les journaux, des calendriers, un fanion de club de rugby. Il doit bien y avoir dans un coin des factures EDF. Ce vendredi soir, il y avait même des familles avec enfants, c’est dire que l’adresse est bienveillante car à Paris, la hantise de ce genre de bistrots, ce sont les enfants, leurs appétits de moineau, le vessie de serin, leurs plats aux coefficients indigents, leurs cris stridents.

Non, au Grand Pan, calme et bienveillance. Et la table d’hôte. Elle trône dans la première salle, rustique à souhait avec ses deux bancs. Lorsque les nouveaux arrivants débarquent, ils savent qu’il faudra le faire avec un exercice rare à Paris, sourire et gentillesse. Après, chacun mène sa barque, si l’on veut coulisser, on le fait, sinon, on suit son sillon avec plaisir.

L’assiette est plus que valable. Elle déroule avec ampleur et profondeur comme ces viandes superbes : côte de bœuf blonde d’Aquitaine de Mauléon cuite à la plancha, cote de porc Ibaiona, ou encore ce pigeon superbe. Desserts gentillets réinterprétant une énième fois le tiramisu avec des fruits rouges. Il faudra un jour que le syndicat des Tiramisu se porte partie civile pour barbarie et harcèlement textuel. C’est comme si on affublait le poulet rôti de framboises, de moules ou de cuillères à café. Laissez vivre le tiramisu ! 

Faut-il y aller ? Oui !

Est ce cher ? un pichet de bandol, la superbe côte de bœuf pour deux à 50 euros on en arrive à deux personnes et demi à 114 euros. Ca passe !

Le Grand Pan, 20, rue Rosenwald, 75015 Paris (01.42.50.02.50). Fermé samedi et dimanche. Map

RESTAURANTS PARIS 15e

 

  • la flore et la faune
    1 octobre 2009 at 14 h 17 min

    Fulgurances, encore, d’observations et de style.
    Nous raconter 5 plaisirs coupables, cela vous dit ? C’est le jeu du Divine Award. Tous les détails sur http://lafloreetlafaune.blogspot.com/2009/10/fashion-week-day-2.html
    Merci ?

  • sabard
    1 octobre 2009 at 15 h 55 min

    bonjour
    Je suis un fan du Grand Pan,2 à 3 fois par semaines et j’ai lu votre critique ce mercredi sur le figaroscope, elle est un peu imcompréhensible dans le sens ou vous payé 114 euros une cote de boeuf pour 2 et un pichet de bandol, mais ou est passé le pigeon ou le dessert que vous avez si bien analysé?Et en sachant que la cote est pour 2 et le pigeon, un plat individuel(sauf si vous l’avez pris en entrée),ca fait 3 plat pour deux personnes et demi???
    Mais vous n’avez pas pris d’entrée en suggestions alors vous avez eu une mise en bouche que vous n’attendiez pas forcement,vous savez la soupe,c’est un geste sympathique, tout les restos ou bistrots ne le font pas.Une mise en bouche,une cote,un pigeon,un ou voir deux desserts et demi,un demi pichet de vin et peut etre de l’eau ou un café,éléments non mentionnés de votre part mais qui font certainement partis de votre diner,c’est pas mal pour 114euros pour 3 personnes.
    En bref beaucoup de choses ne sont pas mentionnés dans votre article,c’est un bistrot très conviviale ou il y a de la qualité et de la quantité dans l’assiette et je pense qu’à ce prix là,beaucoup de restos dans Paris ou ailleurs pourraient prendre le Grand Pan comme exemple.
    Merci en tout cas de nous faire découvrir plein de petits endroits très sympa.

  • Venus
    1 octobre 2009 at 22 h 28 min

    et demi, c’est un enfant ? ou un futur enfant ?

  • Venus
    1 octobre 2009 at 22 h 43 min

    au fait, testé l’Epigramme (6ème); un vendredi, plein de bons poissons servis avec fondue de légumes (genre aubergines, poivrons) ou lit de cocos. Vins délicieux. Accueil aimable et discret. Jolie rue.
    A la hauteur de vos commentaires.
    J’ai dit que je venais là sur vos « conseils », réponse : « voilà quelqu’un qui connaît bien son quartier »

  • françois Simon
    2 octobre 2009 at 9 h 17 min

    ouf tant mieux !!

  • françois Simon
    2 octobre 2009 at 9 h 18 min

    euh non, pas que je sache…

  • Emilie F.
    2 octobre 2009 at 21 h 58 min

    Je suis du même avis que « Sabard »… Votre addition ne reflète pas du tout l’endroit.
    Le Grand Pan est ma cantine (voire même ma famille puisque le chef et moi avons presque le même âge), j’y mange très souvent et compte tenu de mes finances de « jeune active », croyez-moi, à 114 euros pour 2, je n’y serai pas si souvent !
    Je sais que ce n’est pas la première fois que vous y allez et je ne comprends pas pourquoi votre note ne reflète pas la réalité…
    C’est vraiment très étonnant de votre part… A moins que ce soit une de vos ruses, pour rendre l’endroit un peu moins accessible et garder quelques places libres. Dans ce cas, je ne peux que vous dire Merci !

  • Mauricio Zillo
    6 octobre 2009 at 1 h 38 min

    Il faut y aller au Je Thé … Me! sur la rue d’alleray presque dans le coin avec la rue de vaugirard. Menu a 35 euros (entrée, plat, dessert) d’un ancien de pierre gaignare, un vrai coup de coeur! 4 rue d’Alleray, 75015