Récemment le Figaroscope consacrait un numéro spécial du Florence Foresti, on m’a donc d’aller dans un de ses restaurants préférés. Action…
Rien de plus intrigant que d’aller sur les traces des « stars ». Elles sont passées par ici, elles repasseront par là. Nous les guettons comme dans Le Désert des Tartares de Dino Buzzati, Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq. Elles deviennent nos intimes. Nous les sentons tout près. Elles jouent dans l’ombre et nous sommes là comme des nuages, paisibles et posés. Mais elles ne viennent pas. Du moins pas encore. Florence Foresti se cache dans le paysage, sauras-tu la trouver ? Alors j’ai attendu. Un samedi midi, c’était le jour idéal. Midi trente, l’heure parfaite avant que ne se forme la queue devant le traiteur marocain, son adresse préférée du coin. Elle aurait pu opter pour l’Estaminet, le japonais ou Glou ou Breizh Café. Non, c’est ce stand des couscous et tagines. Sans doute une vraie planque décalée, hautement sympathique et expéditive.
FLORENCE FORESTI. Logiquement, elle va se pointer avec des lunettes de soleil. Focus donc sur les yeux de mouche, hublots et abricots noirs. Pas une ne lui ressemble. Pas un seul moment de trouble ou de doute. La succession des visages qui défilent ici est impressionnante car les allées sont étroites et l’on se regarde sous le nez. Le quartier est de surcroît habité par une vitalité scrutatrice. Ici on mate sec. Rien à voir avec un Raspail blasé et nonchalant, superbe dans son maintien snob, son rictus navré. Ici, il y a bien entendu ses fameuses tronches de Parisiens mécontents, rogues et narcissiques mais avec un supplément d’âme, un peu mollasson certes (saturday’s mood), avec du grain dans le ciboulot. En tout cas de Foresti, bernique.
LA PASTILLA. Voyant qu’elle arrivait juste des fourneaux (la pastilla), j’ai pensé qu’elle serait le meilleur des choix. Pas chère, presque donnée (5,60 euros !), bonne bouille grassouillette, il y avait du filon savoureux dans la mire. Bernique again, le feuilletage était aussi mou que les humeurs des indigènes. Même pas un petit craquellement de rigueur, du mou de marshmallow. Farce banale et très filandreuse, comme des fibres, alors qu’il y a avec la pastilla l’un des plus grands plats au monde, fussent-ils rustiques comme celui-ci. Heureusement, à côté de ce brave petit zéro poussif, la salade de tomates pétillait avec mordant et astuce. Cela fera l’affaire.
MAIS ENCORE
LE SERVICE.
Débordé mais sympathique.
EST-CE BON ?
C’est parfait pour les gens qui n’aiment pas franchement les restaurants.
EST-CE CHER ?
C’est donné, dis ! 11,60 eur.
FAUT-IL IL Y ALLER ?
Bof de bof ou alors peut-être pour un tagine.
Traiteur marocain, marché des Enfants-Rouges, rue de Bretagne, IIIe. Tél. : 01 42 77 55 05.
Alex Gastronome Parisien
28 septembre 2012 at 0 h 06 minOn est d’accord c’est pas terrible … J’y étais ce week end enfin plutôt dans le bar à vin juste à coté et j’avais de la peine pour les touristes qui mangeaient leur pauvre couscous avec une malheureuse merguez.
Gould
28 septembre 2012 at 15 h 38 minVous auriez pu nous prendre un photo de la jolie Taeko au passage 😉
Claire
8 octobre 2012 at 14 h 21 minPour un bon marocain (presque) dans le coin, on peut aussi se régaler pour 16 € (si ma mémoire est bonne) de la tagine au citron confit du 404, avec en bonus quelques morceaux de leur pain maison à tremper dans la sauce. Formidable.